ENGRAlS : SE METTRE AU VERT

cg.contributor.affiliationTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
cg.howPublishedFormally Publisheden
cg.issn1011-0046en
cg.journalSporeen
cg.number12en
cg.placeWageningen, The Netherlandsen
dc.contributor.authorTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dc.date.accessioned2015-03-19T13:49:11Zen
dc.date.available2015-03-19T13:49:11Zen
dc.identifier.urihttps://hdl.handle.net/10568/58807
dc.titleENGRAlS : SE METTRE AU VERTen
dcterms.abstractRemplacer les engrais chimiques et accroître notablement la production de certaines cultures, telles sont les remarquables capacités de deux plantes fixatrices d'azote encore peu connues. Elles font actuellement l'objet d'importantes recherches...en
dcterms.accessRightsLimited Access
dcterms.bibliographicCitationCTA. 1987. ENGRAlS : SE METTRE AU VERT. Spore 12. CTA, Wageningen, The Netherlands.en
dcterms.descriptionRemplacer les engrais chimiques et accroître notablement la production de certaines cultures, telles sont les remarquables capacités de deux plantes fixatrices d'azote encore peu connues. Elles font actuellement l'objet d'importantes recherches afin d'en faire profiter les systèmes de production paysannale. Mais ces études permettent aussi, à plus long terme, d'envisager l'amélioration des plantes cultivées afin qu'elles fabriquent elles-mêmes leur propre engrais. L’azote indispensable à la croissance des végétaux n'est pas toujours présent en quantité suffisante dans le sol surtout lorsque des cultures intensives et continues ne permettent pas au sol de reconstituer ses réserves. Aussi, les apports d'azote directement assimilables par les plantes (nitrates, urée...) sont-ils nécessaires pour maintenir leur fertilité. Mais, dans les pays africains, ils sont souvent très insuffisants car les engrais chimiques importés sont trop onéreux pour les agriculteurs. Aussi, utiliser comme engrais des plantes qui fixent l'azote de l'atmosphère présente-t-il de nombreux avantages. Deux plantes que l'on trouve à l'état sauvage en Afrique, découvertes récemment par les chercheurs, montrent, à cet égard, d'étonnantes capacités. Sesbania rostrata, originaire des bas-fonds humides de la région du fleuve Sénégal, est une légumineuse. Comme pour toutes ses congénères, l'assimilation de l'azote libre est rendue possible par l'asso ciation symbiotique de ses racines avec les Rhizobium, micro-organismes présents dans le sol. Ces Rhizobium pénètrent dans les racines de la plante et infectent les cellules de l'écorce racinaire qui réagissent en formant des nodosités. Ce sont ces nodules qui permettent la fixation de l'azote. Mais Sesbania a de plus l'originalité de posséder aussi des nodules sur les tiges (nodules caulinaires). Ces derniers fournissent l'essentiel de la production azotée, sans être gênés par la présence d'azote dans le sol (qui est incompatible avec la fixation atmosphérique) ou par des terrains inondés. Sesbania produit ainsi 40 kg de nodosités par ha contre 5 à 6 kg en moyenne chez les autres légumineuses. Si on coupe à 50 jours cette herbacée, qui peut atteindre 2,50 m à 3 m de haut, on peut l'utiliser comme engrais vert. Elle fournit alors environ 200 kg d'azote par ha chaque année, contre 100 à 150 kg pour les autres légumineuses. Les expériences menées par l'Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération (ORSTOM) en Casamance ont permis de déterminer les meilleures conditions de culture de cette plante. Le développement optimal est obtenu en jours longs et à température élevée (30°C). Pour qu'elle nodule efficacement, aussi bien sur les tiges que sur les racines, il est nécessaire d'inoculer le sol en Rhizobium. Les tests en micro parcelles ont aussi permis de démontrer que son enfouissement permet de doubler les rendements de riz inondé et de sorgho et d'accroître de 70 % celui du riz pluvial. L'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) a fait, de son côté, des essais de culture en couloirs en terre hydro morphe en alternant riz et Sesbania. Les produits de l'élagage de cette plante, répartis entre les rangées de riz, représentent l'équivalent d'un apport de 120 kg d'urée par an. Enfin, l'Institut de Recherche sur les Fruits et Agrumes (IRFA) mène actuellement des recherches en Côte d'Ivoire et en Martinique sur l'utilisation de S.rostrata pour la fertilisation des bananeraies. Il peut être, en effet, utilisé avec profit comme paillis dans les bas-fonds inondés en saison des pluies. D'autres études sur la croissance de cette plante sont menées au Nord-Cameroun. Il apparaît généralement que cette légumineuse pousse mieux dans les terrains humides que dans les sols bien drainés. Rizières inondées ou immergées semblent être ses terrains de prédilection. Toutes ces recherches n'en sont qu'à leur début mais elles prouvent toutes le grand intérêt de cette plante employée soit comme engrais vert, soit comme paillis. Il reste maintenant à quitter le cadre étroit des parcelles d'essais pour les champs paysannaux. Plusieurs problèmes doivent auparavant être résolus. Il faut, tout d'abord, mettre au point une production simple de l'inoculum spécifique, nécessaire pour obtenir une importante fixation de l'azote. Mais, surtout, il faut mener un gros effort de formation auprès des agriculteurs africains à qui la pratique de l'engrais vert est totalement inconnue. Elle exige du travail mais ne se consomme pas : à première vue, sa rentabilité ne paraît donc pas évidente ! D'autant, qu'outre sa culture, il faut couper et enfouir Sesbania ce qui demande du temps et des moyens techniques dont les villageois ne disposent pas toujours. Enfin, il faut mettre au point des calendriers culturaux compatibles avec les autres cultures car il faut compter six mois pour faire une culture de Sesbania suivie d'une culture de riz. Toutefois, sur le plan purement scientifique, cette plante intéresse vivement les chercheurs. La souche de Rhizobium responsable des nodosités de Sesbania a, en effet, la capacité de pousser sur un milieu synthétique et de fixer l'azote sans avoir besoin, comme c'est le cas habituellement, de vivre en symbiose avec la plante. L'ORSTOM cherche donc à transférer les capacités de nodulations caulinaires (sur les tiges) de cette plante à d'autres légumineuses. Ces études sont encore trop récentes pour avoir porté leurs fruits mais elles permettent déjà de mieux comprendre le mécanisme de fixation de l'azote. L'Azolla est la seconde productrice d'azote qui retienne actuellement l'attention des chercheurs. Cette fougère aquatique qui flotte à la surface des eaux calmes est utilisée depuis longtemps comme engrais vert par les agriculteurs asiatiques, mais elle est aussi présente en Afrique. Ainsi dans la vallée du Koular au Sénégal, les rizières n'ont jamais reçu d'engrais azoté, cependant les concentrations en azote et en carbone y sont quatre fois plus importantes que sur les terres voisines. Ce phénomène est dû à la présence d'Azolla qui subsiste dans les mares pérennes et qui est disséminé par les paysannes lors du repiquage du riz. De même, des rapports d'expédition de la première moitié du siècle citent l'utilisation d'Azolla en Afrique Centrale pour la fabrication du savon. La plante récoltée à la surface des eaux était séchée puis brûlée. Les cendres riches en sel de potasse, associées à une matière grasse donnaient un savon grossier. C'est une petite fougère aux grandes potentialités. Elle abrite dans chacune de ses feuilles, à l'intérieur d'une cavité centrale, une cynobactérie Anabaena azollae, plus communément connue sous le nom d'algue bleue verte ou encore cyanophycée qui permet la fixation de l'azote. La croissance de cette fougère est remarquable, elle double en deux à trois jours. Sa reproduction est très rapide : lorsque la fougère atteint 1 à 2 cm de diamètre, les ramifications les plus âgées se détachent et donnent naissance à des frondes isolées plus petites. Le plus gros risque est que cette plante devienne trop envahissante ! Dans des conditions défavorables, la reproduction sexuée prend le relais de la reproduction végétative et assure le maintien de l'espèce. De plus, elle est peu exigeante pour des facteurs écologiques tels que le PH, l'intensité lumineuse, la température ou la salinité de l'eau. Pourvu qu'elle ait de l'eau, de préférence une mince couche de quelques centimètres permettant aux racines d'être proches du sol, et du phosphore, elle se développe parfaitement. Véritable usine d'azote Véritable usine d'azote, cette petite plante peut accumuler 23 à 170 kg d'azote en soixante jours. C'est dans les rizières qu'elle a été surtout testée. On l'utilise soit séchée, épandue comme un engrais, soit comme engrais vert. On la laisse alors pousser en même temps que le riz. Les essais menés par l’ORSTOM au Sénégal montrent que la culture du riz en présence d'Azolla permet, en limitant l'évaporation, d'éviter des pertes en eau, supprime le désherbage et apporte une augmentation des bénéfices d'environ 50% sur deux cycles culturaux par rapport aux cultures traditionnelles. Il faut, pour éviter tout problème, disposer d'un bon inoculum. Il peut être obtenu dans des bassins en plastique ou en argile recouverts d'un ombrage en veillant à éliminer les parasites. Comme pour Sesbania, ces utilisations comme engrais vert n'ont pas quitté les stations. Mais Azolla semble plus facile à employer car elle peut être cultivée en même temps que le riz et n'impose donc pas de gros travaux supplémentaires. Les études fondamentales se heurtent encore à deux problèmes. D'une part, on ne sait pas cultiver la cyanobactérie sans son partenaire plante, ce qui empêche les manipulations génétiques de ces micro-organismes. D'autre part, on ne peut pas provoquer le processus de reproduction sexuée de ces fougères, ce qui rend difficile la conservation des souches d'Azolla. On s'efforce, cependant, de mieux comprendre les interactions entre le symbionte et la plante hôte pour en améliorer les potentialités naturelles. La mise au point de variétés plus résistantes, notamment aux variations de PH, aux modifications de photopériode et aux hautes intensités lumineuses est un autre axe de recherche actuellement suivi. Face à la dégradation des sols africains,les engrais verts apparaissent comme une solution d'avenir. Les deux plantes étudiées ici méritent, certes, l'intérêt qu'on y porte actuellement. Mais il faut encore trouver des solutions réalistes et simples pour qu'elles puissent être utilisées par les petits agriculteurs. Toutefois, elles ont l'avantage de faire considérablement avancer les connaissances sur les systèmes fixateurs d'azote. Si l'on arrive à introduire les gènes qui permettent cette fixation, on assitera, en effet, à une nouvelle révolution verte qui verra la disparition des engrais chimiques. Nous n'en sommes pas encore là.en
dcterms.isPartOfSporeen
dcterms.issued1987
dcterms.languagefr
dcterms.publisherTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dcterms.typeNews Item

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