La biodiversité une richesse à partager

cg.contributor.affiliationTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
cg.howPublishedFormally Publisheden
cg.issn1011-0046en
cg.journalSporeen
cg.number54en
cg.placeWageningen, The Netherlandsen
dc.contributor.authorTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dc.date.accessioned2015-03-23T11:06:51Zen
dc.date.available2015-03-23T11:06:51Zen
dc.identifier.urihttps://hdl.handle.net/10568/60662
dc.titleLa biodiversité une richesse à partagerfr
dcterms.abstractSous la pression des activités humaines et des impératifs économiques, de nombreuses espèces végétales et animales ainsi que des ressources génétiques disparaissent. Le patrimoine que constitue la biodiversité est gravement menacé. Cette...en
dcterms.accessRightsLimited Access
dcterms.bibliographicCitationCTA. 1994. La biodiversité une richesse à partager. Spore 54. CTA, Wageningen, The Netherlands.en
dcterms.descriptionSous la pression des activités humaines et des impératifs économiques, de nombreuses espèces végétales et animales ainsi que des ressources génétiques disparaissent. Le patrimoine que constitue la biodiversité est gravement menacé. Cette préoccupation est devenue l'un des thèmes majeurs des discussions internationales en matière d'environnement. Quelles mesures faut-il prendre ? Comment concilier le développement économique et le respect de l'environnement ? Paradoxe, on n'a jamais autant parlé de la biodiversité, depuis qu'elle disparaît, c'est-à-dire les années 1986 environ. Mais qu'est-ce que la biodiversité ? Ce terme - une contraction de diversité biologique - englobe de nombreux concepts dont André Charrier, professeur à l'Ecole nationale supérieure d'agronomie de Montpellier, donne une définition claire « La biodiversité se définit comme l'ensemble des organismes vivants de la planète, englobant à la fois les individus et leurs relations fonctionnelles. Il ne s'agit donc pas d'une collection d'individus mais d'un réseau interactif où la personnalité des acteurs compte autant que l'enchaînement de leurs actions. Le terme de ressources génétiques, lui, est un sous-ensemble de la biodiversité : il s'agit du matériel biologique (gènes, individus, espèces...) prélevé parmi la biodiversité et utilisé par les hommes à des fins agricoles, industrielles, médicinales, etc. L'ensemble des éléments vivants qui constituent cette biodiversité est encore mal connu. Il existerait 5 millions d'espèces animales et végétales, selon certains scientifiques, 30 millions, selon d'autres. Comment savoir ? 1, 7 million d'espèces seulement ont été dénommées. Il suffit de regarder les ingrédients qu'incorporent les ménagères dans les cuisines traditionnelles pour mesurer l'ampleur du concept : légumes, fruits, arômes comprennent à eux seuls plus de 10 000 espèces. Les régions tropicales sont un réservoir particulièrement abondant de ces ressources. Les forêts du Sud abritent plus de la moitié de l'ensemble des espèces vivant sur terre. La biodiversité est aujourd'hui très menacée sur l'ensemble de la planète et nombreux sont les cris d'alarme des scientifiques. Selon le naturaliste américain Wilson, 17 500 espèces tropicales, animales et végétales, disparaissent chaque année. Une étude fait apparaître que 25 000 à 75 000 espèces de plantes seraient détruites d'ici à l'an 2 000. Certes, l'extinction des espèces a toujours existé à travers les âges mais elle se fait aujourd'hui sur un laps de temps très court. Or, pour se reconstituer, la biodiversité a besoin de périodes longues. Les ressources génétiques ne sont pas épargnées. La FAO estime que, depuis le début du siècle, quelque 75 % de la diversité génétique des plantes cultivées ont été perdus. Les racines du mal Cette destruction ne se fait pas uniformément dans l'ensemble des pays. Ainsi, pour les ressources génétiques, quelques variétés améliorées de grandes espèces sont cultivées presque partout en Europe et en Amérique du Nord. Dans les pays en développement, la diversité des cultures tend à être maintenue. Un village africain cultive couramment quelque 10 à 20 variétés alors qu'une petite surface seulement sera réservée aux variétés modernes. Dans les pays du Sud, l'érosion de la diversité génétique est beaucoup moins forte qu'on a pu le dire. Premier coupable incriminé : la croissance démographique. Les hommes plus nombreux exploitent davantage de terres. Corollaire obligé, défrichage des terres, surpâturage, déboisement, brûlis, exploitation des forêts, abus d'engrais, pesticides, irrigation, pollution, participent à la destruction de nombreux habitats de plantes et d'animaux. Les activités industrielles et l'expansion des villes ont achevé le travail. Par ailleurs, notre époque connaît une forte érosion génétique. Comme l'explique André Charrier, « les pratiques économiques sont en cause. Progressivement, l'homme s'est approprié un nombre limité d'espèces végétales et animales, celles considérées comme les plus adaptées aux demandes immédiates, sur lesquelles il a concentré ses efforts. Mais l'utilisation exclusive de telles variétés, même hautement performantes, présente le risque d'une destruction massive en cas de maladie ou d'accident climatique. » Autrefois, l'exploitation traditionnelle de multiples variétés d'une même plante était une sorte d'assurance qui permettait au paysan de disperser les risques de maladie. « Parce qu'elles ont dû survivre sans l'aide de l'homme, explique la chercheuse Muriel Grimaldi, les variétés sauvages ont développé, sous la pression de la sélection, de multiples facteurs de résistance aux ravageurs. La stratégie de la diversité face aux risques n'est pas le seul atout de ce patrimoine qu'est la biodiversité pour les hommes. Même si toutes les variétés ne sont pas utilisées (il s'en faut de beaucoup puisque trois plantes seulement, le riz, le blé et le maïs fournissent à elles seules 41 % de notre alimentation végétale), leur présence n'en est pas moins nécessaire. La biodiversité, comme l'explique Christian Lévêque, chercheur à l'ORSTOM, « c'est notre capital biologique, la source de nombreux produits alimentaires, pharmaceutiques ou industriels qui en constituent, d'une certaine manière, les dividendes » Conserver, diversifier et transférer 25 % des médicaments étant d'origine végétale et 50 % après une très légère modification pour améliorer le produit, la biodiversité est aussi importante pour la santé. On estime qu'actuellement 1 à 2 % des richesses de la nature, pour la santé des hommes sont exploités. En Afrique, la biodiversité est essentielle puisque ceux qui soignent les malades traditionnellement n'utilisent que les plantes. La majorité de la population n'a de toutes façons pas accès aux autres types de soins. Si les hommes ont attendu l'extinction de nombreuses espèces pour s'apercevoir de l'intérêt de ce patrimoine, la mobilisation n'en est que plus forte aujourd'hui. Les ressources génétiques, qui comprennent, comme l'explique Christian Lévêque, « les populations sauvages de l'espèce, les races et variétés domestiquées ainsi que les espèces voisines, sauvages ou cultivées, dont on peut, par exemple, intégrer certaines caractéristiques génétiques dans la variété que l'on souhaite améliorer » sont tout particulièrement à l'ordre du jour. Ainsi, la conservation des parents sauvages d'espèces cultivées est l'une des recommandations majeures des organisations internationales. On les trouve dans les aires d'origine des plantes qui recèlent encore de nombreuses espèces sauvages, des variétés indigènes et des mauvaises herbes apparentées avec les plantes cultivées modernes. Ils constituent un réservoir naturel pour les sélectionneurs qui cherchent des gènes de résistance, de rusticité, d'adaptation... Pour ce faire, dans les pays du Sud, c'est aux paysans, aux ruraux, qu'il faut s'adresser car ce sont eux, dans leur milieu, qui ont la possibilité d'accompagner l'évolution des ressources génétiques. Inversement, dans les pays du Nord, le travail se fait avec les ressources génétiques qui restent dans les banques de gènes. Celles-ci se sont créées dans les années 60 lorsque les sélectionneurs se son aperçus que la diversité qu'ils utilisaient était en train de disparaître. Il existe une cinquantaine de ces grandes banques, dont le principe d'accès est libre. Théoriquement, n'importe quel sélectionneur peut recevoir sur simple demande un échantillon de n'importe quelle variété. Mais si la conservation des gènes semble bien résolue (les Centre Internationaux de Recherche Agricoles -CIRA- détiennent la plus grande collection mondiale de ressources génétiques), la distribution des semences semble plus problématique. « Le lien entre les banques de gènes et les utilisateurs est un problème crucial. Trop souvent, les banques de gènes ont eu tendance à accumuler des collections énormes, mais n'ont pas eu les moyens de les décrire, ni même de régénérer les graines. De ce fait, elles sont sous-utilisées » écrivent Michel Chau vet et Louis Olivier. Espaces a proteger ou a partager ? Si la nécessité du maintien de la biodiversité n'est plus à prouver, les moyens de la préserver font encore l'objet de nombreuses polémiques. La difficulté est de concilier les besoins des populations locales avec les besoins de la nature. Mettre la forêt sous cloche, la classer, l'interdire d'accès, créer des arboretums, des jardins botaniques... solutions qui n'ont jamais existé que sur le papier pour les pays du Sud. Plus de 670 aires ont été protégées sous les tropiques dans les années 80 : combien en reste-t-il aujourd'hui ? Au moment des grandes sécheresses du Sahel, qui pouvait interdire aux paysans de se réinstaller sur des terres « classées » alors que les problèmes fonciers atteignaient leur apogée ? « Aujourd'hui, les organisations internationales tendent à concilier de plus en plus préservation de la nature et activités des populations se trouvant dans les zones à protéger. Les populations sont de plus en plus associées à la création et au devenir des parcs naturels, sous des formes diverses, avec intéressement aux ressources financières qu'ils génèrent » constate Jacques Weber, chercheur au CIRAD. Il n'est pas question par exemple, pour protéger la forêt de la perte de ces espèces, de bloquer l'évolution du système traditionnel de cultures des paysans. De toute façon, l'évolution se fera. Autant l'orienter dans le bon sens. L'agriculture paysanne apparaît aujourd'hui comme un bon instrument de conservation des ressources génétiques. Ainsi, la participation active des populations locales, avec garantie d'un développement économique, fait l'unanimité. Pour Gérard Sournia de l'UICN, « un pro jet n'a de chances de succès que si la population y est étroitement associée. Il faut qu'elle participe concrètement au travail engagé sur le terrain. Il faut s'orienter vers le concept de réserve à vocations multiples qui permet d'allier la protection des ressources et l'intégration des populations. »en
dcterms.isPartOfSporeen
dcterms.issued1994
dcterms.languagefr
dcterms.publisherTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dcterms.typeNews Item

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