La ronde de la vie (2) Autres temps, autres mœurs
cg.contributor.affiliation | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
cg.howPublished | Formally Published | en |
cg.issn | 1011-0046 | en |
cg.journal | Spore | en |
cg.number | 2000 | en |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en |
dc.contributor.author | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dc.date.accessioned | 2015-03-26T12:11:08Z | en |
dc.date.available | 2015-03-26T12:11:08Z | en |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/62872 | |
dc.title | La ronde de la vie (2) Autres temps, autres mœurs | fr |
dcterms.abstract | La ronde de la vie (2) Autres temps, autres mœursCe n’est pas parce que nous vivons dans un monde jeune que nous devons oublier notre passé15 octobre 1999. Une cérémonie de deux heures réunit à Rome, au siège de la FAO, une partie du gratin... | en |
dcterms.accessRights | Limited Access | |
dcterms.bibliographicCitation | CTA. 2000. La ronde de la vie (2) Autres temps, autres m?urs. Spore 2000. CTA, Wageningen, The Netherlands. | en |
dcterms.description | Ce n’est pas parce que nous vivons dans un monde jeune que nous devons oublier notre passé 15 octobre 1999. Une cérémonie de deux heures réunit à Rome, au siège de la FAO, une partie du gratin mondial à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation qui se déroulera le lendemain samedi sur le thème de ' La jeunesse contre la faim '. Le bâtiment appartient aux Nations unies dont la charte commence ainsi : ' Nous peuples du monde… ', mais son accès est complètement interdit au public, ou presque. Les invités sont des initiés; les agents de sécurité (signe des temps, c’est une femme qui les dirige) se montrent d’une politesse glacée; l’événement est soigneusement orchestré pour respecter le timing des médias : il commence et finit à l’heure. Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, rappelle ce que nous voyons tous les jours dans les pays ACP et ailleurs, à l’exception de l’Europe vieillissante : il y a de plus en plus de jeunes dans le monde. Ils sont désormais un milliard âgés de 15 à 24 ans (150 millions dans les pays ACP). ' Grâce à leur nombre et à leur dynamisme, affirme Jacques Diouf, les jeunes — notre avenir, après tout — détiennent un pouvoir immense et leur contribution pourrait être énorme. S’ils bénéficiaient d’une meilleure éducation et de meilleures formations, s’ils pouvaient accéder à plus d’emplois productifs, ils pourraient jouer un rôle majeur dans la construction de la sécurité alimentaire mondiale. ' 16 octobre 1965, 444 lunes plus tôt. C’est déjà à Rome et dans ce même bâtiment que se tient une cérémonie un peu moins ordonnée : l’Assemblée de la jeunesse du monde. Les horaires sont plus souples et il n’y a pas de service de sécurité. Les jeunes participants y jouent un rôle important; le regard attentif de B. R. Sen, alors directeur général, les y encourage. Dans leur manifeste, ces jeunes tiennent un discours autrement plus radical et plus concret : ' Si les systèmes politiques ou financiers empêchent une distribution juste de l’alimentation et de la richesse, ces systèmes doivent être remplacés. ' Ce jour-là, les jeunes gens rassemblés à Rome rendent hommage aux ' hommes perspicaces qui, il y a vingt ans, créèrent la FAO pour mener l’assaut contre la faim. Nombreux sont ceux qui doivent à cette création de manger mieux aujourd’hui qu’hier. Pourtant, vingt ans plus tard, les affamés sont plus nombreux que jamais. Et dans vingt ans, il y en aura plus encore '. Au risque de paraître effrayés et désespérés, ces hommes perspicaces étaient remarquablement francs à propos des défis que l’agriculture devait relever. Créée pour poursuivre la voie ouverte par l’Institut international d’agriculture, dont l’origine remonte au début du siècle, la FAO se donne pour tâche de fixer les objectifs à atteindre pour que l’humanité se nourrisse. Selon le premier rapport sur la Situation mondiale de l’alimentation publié en 1946, plus de la moitié de la population mondiale — qui est alors de 2 240 millions — n’a pas accès à la ration minimale de calories jugée suffisante. Mais les moyennes ne signifient pas grand-chose ou plutôt, comme on dit à l’époque, ' elles ne disent pas tout. Elles recouvrent des différences criantes. Même dans les pays où la production est la plus abondante et où la consommation moyenne de calories est la plus élevée, telle l’Amérique du Nord, il est bien connu qu’une fraction considérable de la population n’est pas bien nourrie. ' La FAO revient sur ce point à la fin de ce siècle, dans son État de l’insécurité alimentaire 1999 qui souligne le nombre estimatif de personnes sous-alimentées dans les pays développés : 34 millions. Au cœur du problème : accroître la productivité par personne. Cela suppose des changements drastiques, prévoient en 1946 ces hommes perspicaces. Par exemple, ils exhortent à ' abolir les systèmes de gestion foncière injustes et oppressifs qui n’autorisent ni n’incitent l’agriculteur à améliorer son sort '. Ce sont des diplomates et des savants qui parlent, notez bien, pas des jeunes gens impatients et inquiets. Quelle époque, quel courage! La voie de l’avenir, ce sont la science et les nouvelles technologies qui permettront au plus grand nombre de s’adonner à d’autres activités que l’agriculture, de produire d’autres biens et services que de la nourriture, tandis que ceux qui resteront attachés à leur terre multiplieront leur efficacité. Ce message semblera sans doute familier au chroniqueur qui feuillettera ce numéro de Spore dans cinquante ans. Au moment où la FAO publie son troisième rapport sur la Situation mondiale de l’alimentation, en 1961, le rythme de la croissance démographique est devenu un souci majeur, car il est plus rapide que celui de la croissance agricole dans bien des pays en développement. Les faibles niveaux de productivité et les bas revenus de l’activité agricole, lit-on dans ce rapport, ne permettent pas d’amasser l’épargne nécessaire pour investir dans l’amélioration des rendements ou la création de nouvelles entreprises. Bas revenus, sous-consommation alimentaire et faible productivité tournent ensemble dans le cercle vicieux de la misère. Déjà, en ce début des années soixante, la communauté agricole mondiale voit l’an 2000 se profiler à l’horizon. ' Nous estimons que 10 à 15 % de la population actuelle de trois milliards d’humains restent affamés toute leur vie et qu’un autre milliard souffre de malnutrition. À moins que nous ne prenions de vigoureuses mesures pour relever le défi de la faim, cet ennemi immémorial de l’Homme, la situation se dégradera avec la croissance de la population. Si nous n’agissons pas tout de suite, plus de la moitié des six milliards d’individus que la planète devrait compter en l’an 2000 souffrira de la faim et de la malnutrition. ' ' L’Assemblée de la jeunesse du monde, réunie à Rome, aux jeunes du monde, où qu’ils se trouvent. La moitié de l’humanité n’a pas assez à manger. La conséquence en est que, chaque année, des millions de gens meurent prématurément, aussi sûrement que s’ils étaient fusillés par un tyran. Plus nombreux encore sont ceux que la faim diminue pour la vie, physiquement ou intellectuellement. Ce monde est dirigé par des gens qui pour la plupart n’ont aucun contact avec les jeunes. Ils savent que des gens meurent de faim par millions. Mais ils pensent qu’il est plus important de fabriquer des fusils, des bombes, des chars d’assaut, des fusées, et de nous envoyer nous combattre les uns les autres, que denous fournir des semences et de l’eau, de construire des écoles et des hôpitaux, afin que nous puissions nous nourrir et nous organiser ensemble. Prenez conscience de votre pouvoir et décidez de ce que vous devez faire… Notre génération a plus de pouvoir et de discernement qu’aucune autre n’en a jamais eu. Nous devons les utiliser pour créer un monde où l’esprit de l’homme est à jamais libéré de la faim et du besoin. ' Extrait du Manifeste de la jeunesse du monde, Rome, 16 octobre 1965. Pas moins En 1946, on estimait à 2550-2650 calories par personne le minimum énergétique quotidien acceptable. | en |
dcterms.isPartOf | Spore | en |
dcterms.issued | 2000 | |
dcterms.language | fr | |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dcterms.type | News Item |