Rio Bravo

cg.contributor.affiliationTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
cg.howPublishedFormally Publisheden
cg.issn1011-0046en
cg.journalSporeen
cg.number41en
cg.placeWageningen, The Netherlandsen
dc.contributor.authorTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dc.date.accessioned2015-03-23T11:06:06Zen
dc.date.available2015-03-23T11:06:06Zen
dc.identifier.urihttps://hdl.handle.net/10568/60168
dc.titleRio Bravoen
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dcterms.accessRightsLimited Access
dcterms.bibliographicCitationCTA. 1992. Rio Bravo. Spore 41. CTA, Wageningen, The Netherlands.en
dcterms.descriptionLa Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement s’est tenue en juin à Rio de Janeiro. Il n’est pas trop tard pour en tirer les enseignements principaux. C’est ce qu’a fait pour SPORE Monsieur Marc Levy, cheville ouvrière du GRET et membre du Comité Consultatif du CTA, qui assistait à cet événement important. En convoquant et organisant ce Sommet de la terre, les Nations Unies viennent de confirmer, une fois de plus, la globalisation croissante des problèmes. La conférence de Rio a mis en évidence quatre enjeux Environnement et développement Le couplage des deux termes signifie qu’on ne peut ni se contenter de protéger l’environnement sans s’interroger sur les stratégies de développement, ni poursuivre le développement actuel sans se préoccuper de la dégradation de l’environnement. La critique du modèle de consommation « du Nord » avait déjà été faite et son incapacité à se généraliser à toute la planète était évidente. Aujourd’hui, son coût environnemental poursuit la remise en cause. Mais cette fois-ci le développement même des pays du Nord est affecté. L’ensemble du modèle de développement est remis en question. Il va s’agir de conjuguer croissance et lutte contre la pauvreté, de rééquilibrer l’approche quantitative de l’économie par la prise en compte des critères qualitatifs, de considérer que les inégalités ne se traitent pas seulement en augmentant la production et la productivité, d’affirmer le besoin de science mais de renvoyer les scientifiques à leurs controverses pour relativiser leur tentation d’incarner la vérité, de prendre en compte l’homme à la fois comme individu avec ses droits et sa richesse mais aussi comme membre d’une population avec ses devoirs et ses limites, de reconnaître enfin des valeurs telles qu’universalité, équité, solidarité. Le chantier du développement durable, ouvert par quelques précurseurs il y a vingt ans, devient l’entreprise du prochain siècle. Un nouveau rapport de forces international Depuis la chute du Mur de Berlin et la fin de l’affrontement Est/Ouest, le visage du monde a brutalement et heureusement changé. Les alliances se sont modifiées en conséquence, le rapport Nord/Sud a perdu sa prédominance et une partie de son exacerbation. Depuis quelque temps, la préoccupation internationale concernait davantage l’intégration des pays de l’Est dans l’économie de marché et le bloc européen que le sous-développement du Sud dont le traitement était laissé aux pratiques d’ajustement structurel de la Banque Mondiale et du FMI. La Conférence de Rio a opéré un spectaculaire rééquilibrage des problèmes avec un retour des problèmes Nord Sud sur le devant de la scène. Les pays de l’Est et l’ancienne Union Soviétique étaient fantastiquement absents de la Conférence. Les Etats-Unis, quant à eux, éprouvent des difficultés à confirmer leur prédominance sur les plans technologiques et financiers. L’intransigeance de leur position au cours de la Conférence de Rio les a isolés. Confirmation du retrait soviétique, retour du Nord/Sud, forte présence du japon, faible unanimité européenne et du groupe des 77, isolement des Etats-Unis, le sommet de la Terre a été une extraordinaire mise en scène de la nouvelle donne géopolitique internationale. Ce fut le premier sommet sans superpuissance ! La confrontation Nord/Sud La confrontation Nord/Sud s’est à nouveau imposée comme un enjeu crucial. D’un côté, le Sud monnaie l’exigence environnementale en demandant plus d’aide, de l’autre les Etats-Unis exigent que les pays du Sud acceptent les réformes indispensables pour que l’aide soit efficace. D’un côté, certains pays du Sud, comme la Malaisie, brandissent la menace de « l’éco-terrorisme » puisqu’ils détiennent la possibilité de polluer la planète, de l’autre certains pays du Nord retourneraient volontiers l’environnement comme une condition permettant de maintenir un état de domination. Tous ces arguments et modalités de confrontation, sans parler du phénomène de surpopulation mondiale, ne sont ni faux, ni totalement coupés des réalités. Mais tous les pays du Sud ne sont pas « que » pauvres et les pays du Nord ne sont pas « que » riches. Les frontières du sous-développement et les pratiques d’enrichissement ont traversé les frontières nationales. Autrement dit, sans renier le poids des réalités macro-économiques ni l’existence de catégories géopolitiques de type Nord/Sud, il faut espérer que la reconnaissance acquise de cette confrontation sera l’occasion de formulations plus proches de la réalité vécue des gens et de la diversification des intérêts. L’état et les autres forces en présence Le Sommet de la Terre a réuni avant tout des Etats, instances de souveraineté incontestables. Ce sont les chefs d’Etat qui ont signé les conventions et autres engagements. Mais tout au long du processus préparatoire et au cours du Sommet, une place importante a été accordée aux associations plus ou moins représentatives de la société civile. Le fait est suffisamment original et porteur de sens pour être souligné et apprécié. De la même façon, il faut observer la présence officielle et moins officielle du monde des entreprises, qualifié souvent, dans la presse, de lobby industriel. Les scientifiques de leur côté étaient conviés par l’UNESCO à une conférence pour faire entendre, à juste titre, leur voix dans ce « concert » international. Cela n’a pas paru suffisant à environ 250 d’entre eux qui ont cru bon, dans l’appel dit d’Heidelberg, de dénoncer l’irrationalité des écologistes et, au contraire, de prôner les vertus sans faille de la vérité scientifique et du progrès industriel. Ce n’est pas le moindre intérêt de Rio d’avoir permis cette « mise en scène » des forces en présence et d’affirmer que sur des problèmes aussi globaux et planétaires que ceux qui étaient traités, il ne pouvait être question de penser et d’agir en termes de « tout Etat ». Les Etats ne sont pas pour autant apparus comme les garants incontestables d’une planète plus « juste » et plus « propre ». La contradiction entre les enjeux planétaires de cette fin de siècle et la souveraineté nationale est nettement posée. L’évolution de ce débat sera cruciale. La perspective du développement durable repose le problème des choix scientifiques et techniques au niveau d’une société et du monde. La limitation à la souveraineté nationale au profit d’instances internationales, la nécessité d’entamer un débat avec toutes les forces sociales sur les choix scientifiques et techniques et sur les stratégies de développement, sont les deux facettes d’un enjeu essentiel dont Rio s’est fait l’écho et, espérons-le, le propagateur : la revendication démocratique. Si la Conférence de Rio a permis d’expliciter les enjeux et de consacrer le besoin de repenser les modèles de croissance de référence, elle a aussi parfaitement montré la diversité et la contradiction des intérêts en jeu. C’est dire l’ampleur de la tâche. En tant qu’Européen, je veux espérer qu’avec nos collègues du Sud, nous saurons tirer parti de cette opportunité pour renouveler et renforcer nos relations d’interdépendance.en
dcterms.isPartOfSporeen
dcterms.issued1992
dcterms.languagefr
dcterms.publisherTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dcterms.typeNews Item

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