Question de confiance
cg.howPublished | Formally Published | en |
cg.identifier.url | https://hdl.handle.net/10568/99671 | en |
cg.issn | 1011-0046 | en |
cg.journal | Spore | en |
cg.number | 98 | en |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en |
dc.contributor.author | Kyomuhendo Baitwa, Jane | en |
dc.date.accessioned | 2015-03-26T12:16:47Z | en |
dc.date.available | 2015-03-26T12:16:47Z | en |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/63460 | |
dc.title | Question de confiance | en |
dcterms.abstract | À l’image de la nouvelle génération de professionnels de l’information, Jane est ouverte, enthousiaste, engagée, dynamique. Entre deux ateliers du séminaire CTA sur les organisations paysannes, elle a répondu aux questions de Spore sur son... | en |
dcterms.accessRights | Open Access | |
dcterms.bibliographicCitation | Kyomuhendo Baitwa, Jane. 2002. Question de confiance. Spore, Spore 98. CTA, Wageningen, The Netherlands | en |
dcterms.description | À l’image de la nouvelle génération de professionnels de l’information, Jane est ouverte, enthousiaste, engagée, dynamique. Entre deux ateliers du séminaire CTA sur les organisations paysannes, elle a répondu aux questions de Spore sur son travail, son action et ses rêves. Un brin de conversation à l’ombre d’un arbre. ' L’information, c’est le pouvoir. L’information et le savoir vous mettent en confiance et vous permettent de prendre des décisions en connaissance de cause. ' Veut-elle dire par là qu’une personne accomplie ne doute pas d’elle-même et que certaines personnes avec qui elle travaille ne sont pas des agricultrices et agriculteurs accomplis? En un sens, oui. Certains ne sont pas sûrs d’eux, même s’ils sont issus d’une famille qui cultive la terre depuis des siècles. Ils ont l’information pratique, certes, mais ils n’en savent pas assez sur les marchés. Un producteur qui ignore la demande du marché n’aura peut-être pas de débouché, même s’il produit un excellent maïs. Alors, il risque de se désintéresser de son maïs, puisque celui-ci ne lui rapporte rien. Et le pouvoir, demandons-nous? Notre travail, rétorque Jane, consiste à donner aux gens le pouvoir et la confiance en soi en les informant. Beaucoup de gens n’osent pas se lever et prendre la parole, parce qu’ils ont peur de ne pas dire ' ce qu’il faut ', mais s’ils sont informés, s’ils sont sûrs d’eux, ils peuvent faire de bons commentaires ou poser la bonne question au bon moment. Cela les aide à s’engager. Moi-même, ajoute-t-elle, j’ai besoin de confiance pour aller chercher la bonne information, par exemple chez mes collègues — chercheurs, agronomes, vulgarisateurs, commerciaux ou chargés du crédit. J’ai besoin qu’ils apprécient mieux le rôle de l’information et qu’ils ne considèrent pas qu’ils ont d’autres priorités quand je leur demande un article. Mais, insistons-nous, pense-t-on encore vraiment ainsi au XXIe siècle, en pleine ère de l’information ? Pas intentionnellement, nous rassure-t-elle. En fait, la plupart des gens ont du mal à estimer une information à sa juste valeur, car ils ne peuvent ni la toucher ni la sentir. Un vulgarisateur peut montrer des semences ou des espacements à respecter dans la culture du maïs, et les paysans verront et apprécieront directement. Avec l’information, ils ne réagissent pas aussi vite. Jane se penche en avant, comme pour marteler son propos sur une note plus positive. ' Certaines personnes apprécient l’information, d’ailleurs des agriculteurs écrivent dans notre revue Farmers’ Voice. ' Au passage, nous plaisantons avec elle : qu’est-ce qui vaut mieux, publier les lettres de lecteurs en première page comme dans FV ou en dernières pages comme dans Spore ? Jane parle d’un agriculteur de la région du centre qu’elle a rencontré pendant un atelier et qui lui a dit : ' J’ai lu un article sur un agriculteur qui produit, dans une autre région, des oranges et des fruits de la passion et je me suis dit, s’il peut le faire, pourquoi pas moi ? ' Les fruits de la passion sont devenus sa principale source de revenus et la plus sûre. Ce qu’il a bien fait comprendre à ses collègues participant à l’atelier, c’est qu’il faut apprécier la connaissance et toujours chercher à en savoir plus. En fait, le savoir a changé sa vie. J’ai aussi écrit sur un autre paysan, Jane continue, car il ne connaissait pas l’anglais et n’était pas en mesure de lire l’article. Il a été lu jusqu’au Danemark où se trouve le principal bailleur de fonds de l’UNFFE. Une organisation paysanne danoise s’est intéressée à lui et quand son équipe de tournage est venue en Ouganda pour un film, elle lui a rendu visite. En fin de compte, il a obtenu une formation spéciale en vulgarisation, car il était doué pour transmettre des connaissances à ses collègues paysans. Croyez-moi, il est maintenant très sûr de lui, il s’est vraiment épanoui et quand il vient au bureau, il demande ceci et cela, car il sait qu’il connaît exactement les besoins des autres agriculteurs. Et tout le monde est comme lui, demandons-nous? Pas tout le monde : certains liront quelque chose, l’apprécieront et le mettront en pratique ; d’autres n’en feront rien de concret. L’information, suggérons-nous, serait-elle comme les semences qui tombent ici sur un sol fertile ou là sur les cailloux, comme on le dit dans la Bible ? Jane développe l’idée : ce n’est pas une question de terre caillouteuse. La terre peut être très fertile, mais elle a besoin d’eau. L’information peut tomber sur cette terre fertile, mais manquer de pluie. L’énergie des gens peut avoir sur l’information l’effet de la pluie sur une semence. Jane parle avec fierté des émissions de radio de son organisation et de sa collection de cassettes pour les agriculteurs, en six langues. Elle évoque la façon dont chaque exemplaire de FV est lu par quatre personnes et est diffusé dans les écoles, et son projet d’augmenter le tirage au-delà des 2 000 exemplaires actuels en le finançant par la publicité. Qu’est-ce qui l’a déçue ? La maigre couverture des thèmes agricoles par la presse écrite. L’attitude des journalistes, qui demandent un ' coup de pouce ', et des rédacteurs qui dissertent sur la culture du haricot, mais n’abordent pas les grandes questions politiques. Jane s’enflamme et parle d’organiser un atelier pour les journalistes afin de gagner leurs plumes. A-t-elle un rêve, un rêve professionnel ? Ses yeux brillent un peu plus, sa main bat l’air fermement. Je veux être dans un réseau, aider à donner la bonne information aux agriculteurs, créer une boutique où l’on puisse tout trouver, mais elle n’existe pas encore parce que les investisseurs, les agences d’appui n’apprécient pas la circulation de l’information à sa juste valeur. Ah ! Mais ça, c’est parce qu’ils n’ont pas encore rencontré Jane… la confiance personnifiée. [caption] Jane Kyomuhendo Baitwa dirige le service d’information de la Fédération nationale ougandaise des agriculteurs (UNFFE) — anciennement l’UNFA — à Kampala, ainsi que son magazine Farmers’ Voice. Journaliste professionnelle avec une expérience radio, elle est titulaire d’une maîtrise en sciences politiques de l’Université de Makerere. Les opinions exprimées dans ce Point de vue sont celles de l’auteur, et ne reflètent pas nécessairement les idées du CTA. | en |
dcterms.isPartOf | Spore | en |
dcterms.issued | 2002 | |
dcterms.language | fr | |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dcterms.type | News Item |