Une simple question d'accès ?
cg.contributor.affiliation | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
cg.howPublished | Formally Published | en |
cg.issn | 1011-0046 | en |
cg.journal | Spore | en |
cg.number | 80 | en |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en |
dc.contributor.author | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dc.date.accessioned | 2015-03-26T12:10:59Z | en |
dc.date.available | 2015-03-26T12:10:59Z | en |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/62811 | |
dc.title | Une simple question d'accès ? | fr |
dcterms.abstract | La pauvreté est une insulte. Elle diminue, elle déshumanise, elle détruit le corps et l'esprit, sinon l'âme. C'est la plus mortelle des violences, affirmait le Mahatma Gandhi au début de ce siècle. Le pis de tout, c'est qu'elle persiste, en... | en |
dcterms.accessRights | Limited Access | |
dcterms.bibliographicCitation | CTA. 1999. Une simple question d'accès ?. Spore 80. CTA, Wageningen, The Netherlands. | en |
dcterms.description | La pauvreté est une insulte. Elle diminue, elle déshumanise, elle détruit le corps et l'esprit, sinon l'âme. C'est la plus mortelle des violences, affirmait le Mahatma Gandhi au début de ce siècle. Le pis de tout, c'est qu'elle persiste, en dépit des stratégies, aussi créatives soient-elles, déployées pour en venir à bout. L'agriculture est un moyen, pas une fin en soi. C'est pour l'humanité une façon de satisfaire ses besoins alimentaires. Pourtant, elle est devenue une activité économique et s'est développée de façon si curieuse que, comme l'aurait dit Gandhi encore, elle comble l'avidité de quelques-uns sans satisfaire les besoins de tous. Aussi absurde qu'elle semble, la question posée est la suivante : l'agriculture peut-elle réduire la pauvreté, et si oui comment ? Une personne sur huit ne peut se payer la nourriture nécessaire à une vie productive. Au milieu des années 90, ce sont 1 100 millions de personnes qui vivaient dans la pauvreté absolue, c'est-à-dire avec moins de 1 dollar US par jour. Leur nombre augmente au même rythme que la population mondiale. En 2000, dans moins de neuf mois, il atteindra 1 300 millions. Pour certains, c'est le signe évident que les stratégies de réduction de la pauvreté n'ont pas encore réussi, bien qu'elles soient mises en oeuvre depuis quatre décennies maintenant. Comme la richesse, la pauvreté n'est pas également répartie dans le monde. En Extrême-Orient et dans le Pacifique, la croissance économique a réduit le nombre de pauvres de 182 millions en 1985 à 169 millions en 1990. Sur la même période, les pauvres sont passés de 184 à 216 millions en Afrique subsaharienne, soit désormais la moitié de la population. Dans certains pays, la baisse du revenu moyen a conduit à une augmentation disproportionnée de la pauvreté : le revenu par tête a chuté de 13 % en Côte d'Ivoire de 1985 à 1988, tandis que la proportion de pauvres passait de 30 à 46 %. Bien sûr, d'autres facteurs que le revenu jouent un rôle : l'accès à l'éducation, le logement, la santé, l'eau potable, l'hygiène et la propreté de l'environnement. Même si la pauvreté n'était considérée que comme un problème de richesse matérielle, il serait naïf de penser que, pour la réduire, l'agriculture n'a qu'à produire plus à manger. Bien sûr, il est nécessaire de produire plus de nourriture, et vite, car dans bien des pays ACP la production alimentaire croît moins vite que la population. Mais il ne suffit pas de savoir quoi faire, encore faut-il savoir comment et dans quelles conditions ? Quatre bonnes raisons pour investir Elizabeth Dowdeswell, directeur du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) explique ces conditions : 'Tout au long de l'histoire, l'humanité s'est appliquée à obtenir plus de nourriture de la terre. La logique était qu'en labourant plus de terres, en intensifiant le travail et en affinant les techniques, on augmenterait l'approvisionnement alimentaire dans les mêmes proportions. Mais cette logique de l'humanité n'a pas été celle de l'environnement. Peu à peu, la perte de biodiversité, la salinisation, l'érosion et la désertification ont réduit la capacité productive de la terre agricole. Dans certains cas, ce processus peut être irréversible. Chaque tonne de sol fertile emportée, chaque hectare gagné par les déserts, chaque lac de barrage comblé par la vase affecte la productivité mondiale et signifie des coûts toujours plus élevés pour obtenir de nouvelles augmentations de rendement.' Pire, cette logique de croissance à tout prix a amélioré la vie et les moyens d'existence de minorités aux dépens des autres. Certaines politiques agricoles, qui ont favorisé les riches dans la distribution de la terre, de l'eau et des intrants, ont même aggravé la pauvreté. Notre tâche à tous aujourd'hui est de concevoir des politiques agricoles sans perdant, qui ne désavantagent personne, assurent la sécurité alimentaire et réduisent la pauvreté. C'est là le défi posé à un monde dont les réserves de grain sont estimées à 50 jours et dont le nombre de pauvres augmente de 150 000 chaque jour. L'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), à Washington, appelle à un investissement continu dans l'agriculture pour quatre raisons, toutes liées à la réduction de la pauvreté : pour créer des revenus et des emplois dans les zones rurales, pour satisfaire les besoins urbains croissants en nourriture à des prix raisonnables, pour stimuler la croissance économique globale et pour conserver les ressources naturelles. Le dosage délicat des politiques Ces problèmes complexes ont absorbé les participants à un atelier organisé par le CTA à Wageningen, en novembre 1998, sur le thème des stratégies sectorielles agricoles pour lutter contre la pauvreté en Afrique orientale et centrale. Les participants ont commencé par définir six façons pour l'agriculture de réduire la pauvreté. L'agriculture africaine produit plus de 85 % de la nourriture consommée sur le continent. Elle procure ses moyens d'existence à la majorité de la population, et de l'emploi à plus des deux tiers de la force de travail. Elle crée des marchés pour les fournisseurs d'équipements agricoles et pour ceux qui vendent des biens et des services aux travailleurs du secteur agricole. Elle procure les matières premières de nouvelles industries. Elle gagne des devises grâce aux exportations. Et elle constitue souvent la principale origine de l'épargne que les banques peuvent mobiliser pour l'investissement. Le meilleur dosage des politiques de lutte contre la pauvreté dépendra toujours des conditions locales. Si la pauvreté est concentrée chez les sans-terre, il faudra combiner des politiques d'emploi, d'aide aux ménages pauvres pour diversifier leurs moyens d'existence et, certains ajouteraient, une réforme agraire. Quand elle touche les petits propriétaires, les politiques doivent favoriser la petite échelle. Là où la pauvreté est surtout urbaine, des denrées bon marché sont nécessaires. Mais il y a des dénominateurs communs : priorité aux femmes chefs de ménage et aucune tolérance pour les pertes écologiques. Trois stratégies principales sont développées actuellement. 'Nourriture d'abord' favorise la production alimentaire à court terme aux dépens des cultures de rente ou des recherches à long terme. 'Croissance d'abord' met l'accent sur des cultures rentables, qu'elles soient alimentaires ou pas. 'Lutte contre la pauvreté d'abord' permet aux pauvres d'acquérir leur alimentation par la production, la régulation des prix et la génération de revenus. 'Nourriture d'abord' aurait probablement le plus faible impact sur la pauvreté et ne durerait pas longtemps. 'Lutte contre la pauvreté d'abord' pourrait protéger les pauvres et leur donner plus de capacité. Une combinaison de 'Croissance d'abord' et de 'Lutte contre la pauvreté d'abord' serait la plus bénéfique, mais seulement si la richesse créée par la croissance était soigneusement canalisée. De telles combinaisons véhiculent des tendances encourageantes. L'obsession du marché comme solution finale s'évanouit peu à peu et l'on reconnaît le besoin d'une meilleure compréhension de la pauvreté dans ses différentes formes. Après tout, la pauvreté matérielle n'est-elle pas simplement le fait que des gens n'ont pas accès aux ressources : nourriture, crédit, éducation, emplois, marchés ? La production alimentaire mondiale peut en théorie satisfaire les besoins en calories de chacun. Il s'agit maintenant de concevoir des politiques acceptables qui redistribuent les ressources existantes et en créent de nouvelles. Si cela peut être fait avec la simplicité séduisante du nouveau slogan de la Banque mondiale, 'Pour un monde libéré de la pauvreté', alors l'intention de bien des gouvernements africains de réduire de moitié le nombre de leurs pauvres d'ici à 2015 sera bien plus qu'un rêve. Pour en savoir plus : Le compte rendu (en anglais) du séminaire organisé par le CTA 'Reducing poverty through agricultural sector strategies in Eastern and Southern Africa' qui s'est tenu à Wageningen, Pays-Bas, du 23 au 25 novembre 1999, sera bientôt disponible. Nous vous donnerons toutes les informations à ce sujet dans le prochain numéro de Spore. [points clés] Réduire la pauvreté · En Afrique subsaharienne, le nombre de pauvres augmente plus vite que la natalité. · La pauvreté n'est pas juste une question de revenu, mais aussi d'accès aux biens essentiels. · L'agriculture contribue à réduire la pauvreté en fournissant : - nourriture, - moyens d'existence, - marchés, - matières premières, - devises, - épargne. · Produire plus de nourriture ne suffit pas pour réduire la pauvreté. · Il faut combiner plusieurs stratégies : plus de nourriture, mais aussi plus d'emplois, des revenus réguliers et des techniques écologiquement saines. [caption] La longue marche pour l’eau. Depuis combien de temps ? | en |
dcterms.isPartOf | Spore | en |
dcterms.issued | 1999 | |
dcterms.language | fr | |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dcterms.type | News Item |