Pour nous, l'information en milieu rural est capitale
cg.howPublished | Formally Published | en_US |
cg.issn | 1011-0046 | en_US |
cg.journal | Spore | en_US |
cg.number | 61 | en_US |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en_US |
dc.contributor.author | Njonga, Bernard | en_US |
dc.date.accessioned | 2015-03-23T11:09:57Z | en_US |
dc.date.available | 2015-03-23T11:09:57Z | en_US |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/61194 | en_US |
dc.title | Pour nous, l'information en milieu rural est capitale | en_US |
dcterms.abstract | Voyages d'étude et rencontres directes, «bruits de couloir», club d'échange ou publication d'un journal, l'information en milieu rural, sous toutes les formes possibles, est une clé essentielle du développement local. Elle alimente les... | en_US |
dcterms.accessRights | Limited Access | en_US |
dcterms.bibliographicCitation | Njonga, Bernard. 1996. Pour nous, l'information en milieu rural est capitale. Spore 61. CTA, Wageningen, The Netherlands. | en_US |
dcterms.description | Voyages d'étude et rencontres directes, «bruits de couloir», club d'échange ou publication d'un journal, l'information en milieu rural, sous toutes les formes possibles, est une clé essentielle du développement local. Elle alimente les réflexions et les stratégies des villageois autant qu'elle est nécessaire à la défense des intérêts et même au fonctionnement démocratique de leurs organisations. Le manque d'information est un des obstacles au développement dans les campagnes. L'information commence par les contacts directs, lors de voyages ou de sessions de formation. Lorsque nous réunissons des paysans de différentes régions, les conversations qu'ils ont entre eux, au moment des pauses ou des repas, sont souvent plus formatrices que la formation elle-même. C'est ce que nous appelons les «bruits de couloir».•C'est à cette occasion qu'ils prennent des rendez-vous et négocient leurs séjours, pour des visites réciproques. Nous avons vu des paysans de l'Ouest prendre l'initiative de voyager dans le Sud, parce qu'ils avaient appris qu'il y avait là-bas une expérience intéressante. A l'actif de ces voyages, il faut bien savoir aussi que, sur la trentaine d'organisations paysannes qui existaient chez nous l'an dernier, au moins une dizaine sont nées de ces voyages d'échange ou des suites des bruits de couloir des sessions de formation. Nous avons ensuite créé un «club d'échanges des paysans». L'idée est d'ailleurs venue lors des bruits de couloirs, pour donner à d'autres, qui ne sont pas sur place, la possibilité de bénéficier de ces échanges d'informations. Le club et les voyages sont une manière de s'informer pour les paysans isolés qui, sans cela, ne savent rien de ce qui se passe loin de chez eux et ignorent tout des expériences réussies ailleurs. Nous avons ensuite complété ce premier volet de l'information que nous faisons ici, au Service d'appui aux initiatives locales de développement (SAILD), par un journal que nous avons appelé La voix du paysan. C'est un mensuel dont l'idée a germé à la suite d'un voyage de paysans camerounais au Burkina Faso. Nous voulions donner aux paysans qui ont voyagé la possibilité de partager leur expérience avec d'autres, isolés dans d'autres régions, qui n'ont pas eu la chance d'envoyer un des leurs en voyage d'étude. Les paysans se sont entièrement impliqués dans la discussion et la production des articles, si bien que La voix du paysan est maintenant un lieu d'échanges dans tous les domaines, de la technique au vécu quotidien en milieu rural. Et nous avons vite constaté qu'il permet aussi à certains techniciens, chercheurs ou agents de développement, de dialoguer avec les paysans. Parmi les trois grands axes du plan d'action triennal du SAILD, nous avons choisi d'aider les paysans à renforcer leurs capacités de négociation et de réflexion sur leurs stratégies de développement. Or comment renforcer la capacité des paysans pour la définition des stratégies de développement sans nourrir leur réflexion à travers l'information ? Quand un village apprend qu'au Burkina Faso ou au Mali, les paysans se sont groupés pour construire un pont, ça lui donne des idées, ça l'aide dans la résolution de ses propres problèmes. Aujourd'hui, la cible de La voix du paysan n'est plus exclusivement paysanne. Les décisions qui influencent la vie en milieu rural sont prises en ville. Comment pouvions-nous sensibiliser ceux de la ville sur ce qui se passe en milieu rural ? En ouvrant le journal non plus seulement aux paysans mais aussi aux citadins, pour créer un courant d'échanges dont nous espérons bien qu'il permettra d'influencer un peu les décideurs. Le manque d'information des décideurs sur ce qui se passe réellement dans les campagnes est un grand frein au développement. Tout le monde le sait. Les paysans doivent essayer de défendre leurs intérêts qu'ils connaissent d'ailleurs de mieux en mieux. L'objectif principal des organisations paysannes qui naissent en milieu rural est de nature revendicative ou syndicale, même si d'autres objectifs de service s'y ajoutent. Les journaux peuvent aider les paysans à connaître leurs droits mais ils devraient aussi les aider à trouver l'information nécessaire pour leur éviter les critiques non constructives et même parfois pour qu'ils commencent par l'autocritique. C'est aussi un rôle essentiel. Enfin, l'information doit occuper une place de choix pour renforcer le fonctionnement démocratique des organisations paysannes elles-mêmes. Ce renforcement est un autre axe de travail prioritaire de notre plan d'action triennal. Nous ne pouvons pas parler de valeurs démocratiques uniquement au niveau macro. Les paysans doivent comprendre que ces valeurs doivent d'abord être honorées dans leurs propres organisations. Si on ne les respecte pas au niveau micro, il sera évidemment très difficile d'obtenir qu'elles le soient au niveau macro. Lorsque les paysans se réunissent pour discuter, par exemple, de la vie de leur organisation, ils doivent respecter indifféremment l'avis des jeunes et des vieux, des hommes et des femmes. Ils doivent comprendre que, paysans membres d'une association, ils ont des droits et des devoirs envers celle-ci. Et vis-à-vis des autres membres, de même que les autres membres en ont vis à vis d'eux. Si ce jeu est bien joué, l'association fonctionne normalement, même dans le domaine des attributions. Dans certaines organisations on voit le président jouer en même temps le rôle de trésorier, ou même de secrétaire, en reléguant le trésorier et le secrétaire légitimes dans un coin. Ceci crée des dysfonctionnements qui devraient être dénoncés par les membres. Si bien, on le voit, que l'information a sa fonction, qui peut être dérangeante, à l'intérieur même des associations paysannes. Pour nous, l'information en milieu rural est capitale. A tous les niveaux du développement et de la vie du mouvement paysan, elle joue un rôle moteur et régulateur. Les opinions émises dans cette tribune libre n'engagent que leurs auteurs. Elles ne sauraient être attribuées au CTA. | en_US |
dcterms.isPartOf | Spore | en_US |
dcterms.issued | 1996 | en_US |
dcterms.language | fr | en_US |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en_US |
dcterms.type | News Item | en_US |