Paupérisme rural les oubliés de l'Afrique

cg.howPublishedFormally Publisheden
cg.issn1011-0046en
cg.journalSporeen
cg.number52en
cg.placeWageningen, The Netherlandsen
dc.contributor.authorSinkam, Nanaen
dc.date.accessioned2015-03-23T11:07:05Zen
dc.date.available2015-03-23T11:07:05Zen
dc.identifier.urihttps://hdl.handle.net/10568/60821
dc.titlePaupérisme rural les oubliés de l'Afriquefr
dcterms.abstractL'Afrique est un des principaux destinaires de l'aide étrangère et en devient extrêmement dépendante. Au contraire, les investisseurs privés étrangers, eux, sont découragés par l'indécision des gouvernements confrontés à une dette sans...en
dcterms.accessRightsOpen Access
dcterms.bibliographicCitationSinkam, Nana. 1994. Paupérisme rural les oubliés de l'Afrique. Spore 52. CTA, Wageningen, The Netherlands.en
dcterms.descriptionL'Afrique est un des principaux destinaires de l'aide étrangère et en devient extrêmement dépendante. Au contraire, les investisseurs privés étrangers, eux, sont découragés par l'indécision des gouvernements confrontés à une dette sans cesse croissante et ce découragement des investisseurs s'observe dans tous les secteurs, notamment l'économie rurale. Cette situation n'est toutefois pas irréversible et le développement africain peut se poursuivre sous réserve que donateurs et bénéficiaires modifient leur comportement et revoient la liste des priorités. Les donateurs doivent ad mettre que l'Afrique ne souffre pas d'un problème de trésorerie provisoire elle est véritablement en faillite. Cette nouvelle conception doit privilégier la solvabilité des débiteurs, et non les revendications des créanciers. Il importe en outre de ne pas placer les pouvoirs publics africains dans une position où la «réputation de solvabilité» ne s'acquiert qu'en appauvrissant davantage leurs populations et en hypothéquant les perspectives de reprise. Nous l'avons vu, le prétendu rééchelonnement de la dette par le Club de Paris est une mascarade qui n'a qu'un lointain rapport avec les besoins réels des pays endettés. Les pays industrialisés devraient accepter d'annuler entre 90 % et 100 de la totalité des dettes non libérables plutôt que les sommes minimes empruntées avant une date butoir parfaitement arbitraire. Reconsidérer les motivations En imposant une «bonne» gestion des affaires publiques comme condition de l'octroi d'aides, les gouvernements occidentaux ont donné un élan plus qu'appréciable aux forces démocratiques. Cela n'empêche toutefois pas les donateurs de fermer les yeux sur les tendances dictatoriales lorsque des intérêts commerciaux sont en jeu. L'aide peut s'avérer quasiment inutile pour les pays bénéficiaires si les motivations à son origine se résument entièrement ou presque à la poursuite d'intérêts égoïstes. Comme l'a fait remarquer OXFAM, il existe un contraste saisissant entre la diligence dont font preuve les gouvernements occidentaux pour résoudre les problèmes de financement de l'Europe de l'Est et de la Russie, et la négligence avec laquelle ils traitent les problèmes, autrement plus graves, de l'Afrique depuis plus de dix ans. En outre, il me semble que dans le cadre des projets de lutte contre la pauvreté, il serait de l'intérêt des donateurs de recourir aussi souvent que possible aux services d'ONG implantées dans les pays concernés, et/ou à l'aide d'experts locaux. Une trop grande partie du financement octroyé à l'assistance technique sert à payer les quelque 100 000 consultants mandatés par les donateurs et trop peu à recruter des spécialistes africains. La Banque Mondiale estime qu'il serait possible d'économiser la moitié des sommes engagées en s'appuyant davantage sur les ressources humaines locales. Les gouvernements bénéficiaires devraient élaborer des stratégies à long terme, conformes aux véritables priorités du développement. Les dirigeants africains ne peuvent servir leur peuple s'ils s'engouent pour des projets prestigieux et des technologies plus sophistiquées qu'utiles. Ils devraient aussi réduire les dépenses dans des secteurs de non développement tel celui des armées. Le cas échéant, les sites, camions et personnels militaires inutilisés devraient être mobilisés pour des missions de développement, ce qui permettrait de réduire d'autant l'énorme budget nécessaire à l'entretien de forces armées. Améliorer le sort des femmes est une mesure nécessaire. Tout en étant les petits producteurs les plus importants, elles sont aussi les plus négligées. Sans légitimité juridique, à la tête d'une épargne négligeable et produisant souvent des aliments de base à une petite échelle, les femmes ont un accès restreint au crédit. Une action gouvernementale qui modifierait le statut de la femme, accroîtrait sa productivité et utiliserait à meilleur escient l'aide reçue, favoriserait le développement. Coordonner l'aide Enfin, la réussite du développement rural et l'exploitation efficace de l'aide passent par une étroite collaboration entre donateurs et destinataires de l'aide. Les opérations d'aide souffrent actuellement d'un manque de coordination. La présence de nombreux donateurs dans un même secteur économique est lourde à gérer pour l'administration locale et se traduit souvent par un conflit entre les différentes demandes, en compétition pour un personnel limité. Le cas de l'Afrique est particulièrement typique à cet égard. Il est clair que les coûts d'une mauvaise coordination grèvent largement les progrès éventuellement enregistrés par les donateurs et les pays bénéficiaires. Il faut mettre en place dans ces derniers un mécanisme centralisé de coordination de l'aide. Donateurs et bénéficiaires doivent mener un véritable dialogue des politiques. Les donateurs doivent posséder une bonne connaissance des réalités locales. Les bénéficiaires devraient être préparés à s'impliquer pleinement dans l'élaboration des programmes recommandés et non plus seulement dans leur mise en oeuvre. La capacité actuelle de l'Afrique subsaharienne de proposer d'autres politiques, de les analyser conjointement avec les donateurs et de négocier, n'est peut-être pas suffisante. Ici encore, les donateurs devraient être prêts à aider les destinataires à accroître cette capacité. Les opinions émises dans cette tribune libre n'engagent que leurs auteurs. Elles ne sauraient être attribuées au CTA.en
dcterms.isPartOfSporeen
dcterms.issued1994
dcterms.languagefr
dcterms.publisherTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dcterms.typeNews Item

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