Modification du temps: que tombe la pluie !

cg.contributor.affiliationTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen_US
cg.coverage.regionACPen_US
cg.coverage.regionAfricaen_US
cg.coverage.regionCaribbeanen_US
cg.coverage.regionOceaniaen_US
cg.howPublishedFormally Publisheden_US
cg.identifier.urlhttps://hdl.handle.net/10568/99642en_US
cg.issn1011-0046en_US
cg.journalSporeen_US
cg.number122en_US
cg.placeWageningen, The Netherlandsen_US
cg.subject.ctaENVIRONNEMENTen_US
dc.contributor.authorTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen_US
dc.date.accessioned2015-03-26T12:16:10Zen_US
dc.date.available2015-03-26T12:16:10Zen_US
dc.identifier.urihttps://hdl.handle.net/10568/63175en_US
dc.titleModification du temps: que tombe la pluie !en_US
dcterms.abstractPour bien des pays ACP en pleine croissance démographique, la rareté de l’eau est un obstacle majeur au développement agricole...en_US
dcterms.accessRightsOpen Accessen_US
dcterms.bibliographicCitationCTA. 2006. Modification du temps: que tombe la pluie !. Spore, Spore 122. CTA, Wageningen, The Netherlandsen_US
dcterms.descriptionPour bien des pays ACP en pleine croissance démographique, la rareté de l’eau est un obstacle majeur au développement agricole. Depuis des décennies, les chercheurs tentent de relever le défi des pluies artificielles ; de nouvelles technologies leur permettent d’approcher du but. Mais avec quelle efficacité ? Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement, les deux tiers de la population mondiale seront confrontés à une pénurie d’eau d’ici 2025. La conjonction d'une demande accrue d’eau douce due au fort taux de croissance démographique et de graves sécheresses a attiré l’attention sur l’Afrique. Quelque 66 % du continent sont classés déserts ou terres arides et les pertes en sol et en éléments nutritifs y représentent chaque année 3 % du produit intérieur brut agricole. Le bilan dans certaines zones des Caraïbes et du Pacifique n’est guère plus encourageant. En cette Année internationale des déserts et de la désertification, il importe de développer de toute urgence de nouvelles ressources en eau pour de vastes zones du Sud. Selon certains scientifiques, les technologies modernes pourraient fournir la solution : il faut, disent-ils, produire plus de précipitations. Pour cela, des experts ont mis au point des techniques d’aspersion des nuages par des particules chimiques qui provoquent des pluies, irriguant les cultures ou alimentant les nappes phréatiques. C’est la sécheresse aiguë de 1968 à 1974 au Sahel qui a stimulé les recherches sur la modification artificielle du climat même si le sujet était… dans l’air depuis un certain temps. Presque toutes les nouvelles tentatives pour modifier le temps impliquent l’ensemencement des nuages au moyen de fusées, d’avions, de canons ou de générateurs au sol. On projette des particules dans les nuages pour favoriser la condensation de la vapeur autour d’elles et provoquer leur chute sous forme de gouttes de pluie. L’ensemencement des nuages date de la fin des années 1940, lorsque deux chercheurs américains découvrent par hasard qu’on peut transformer des gouttelettes d’eau surfondue en cristaux de glace, avec de la neige carbonique ou de l’iodure d’argent. Des essais atmosphériques suivent rapidement et des programmes opérationnels démarrent vers 1950. Les améliorations récentes des systèmes d’observation et des capacités de modélisation ont permis d’analyser plus finement les précipitations et ouvrent d’autres voies. De nouveaux équipements – avions dotés de systèmes de mesures microphysiques et des mouvements de l'air, radars, satellites et réseaux pluviométriques automatisés – permettent de se rapprocher du but. Trop beau pour être vrai ? Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), plus de 40 pays, dont l’Australie, la Chine, les États-Unis, l’Inde et la Russie, mènent des projets d’ensemencement des nuages. Dans la zone ACP, l’Afrique du Sud est leader dans ce domaine. Le Zimbabwe a utilisé régulièrement cette technique pour suppléer au manque d’eau pour l’agriculture. Le Burkina Faso puis le Sénégal s’y sont mis plus récemment. À première vue, l’ensemencement des nuages a de nets avantages. Selon l’OMM, des analyses montrent qu'il a des retombées économiques significatives. Une équipe sud-africaine qui l’a étudié sur le long terme affirme qu’il permet d’accroître jusqu’à 60 % la masse de gouttelettes d’eau dans un nuage. Elle a mené des programmes expérimentaux d’ensemencement dans la province de Limpopo frappée par la sécheresse, et conclut à un rapport bénéfice/coût supérieur à 7, avec des augmentations visibles des rendements des cultures pluviales telles que maïs, pâturages et bois d’œuvre. Comment ça marche L’ensemencement des nuages consiste à stimuler des nuages par des substances pour libérer la pluie. Les nuages froids et chauds nécessitent différentes méthodes d’ensemencement. Celui de nuages froids, dit glaciogénique, consiste à projeter de l’iodure d’argent dans les nuages pour déclencher la formation de cristaux de glace. Celui de nuages chauds, ou ensemencement hygroscopique, a été inventé par des chercheurs sud-africains qui ont testé la projection de cristaux de sel au moyen de fusées fixées à une aile d’avion. 1. Un avion ou une fusée projette des substances (iodure d’argent ou neige carbonique, par exemple) dans les nuages pour stimuler la condensation de gouttelettes de vapeur. 2. Ces gouttelettes d’eau surfondue (en phase liquide sous le point de congélation) se transforment en neige par condensation et fondent lorsqu’elles tombent. 3. Lorsque les gouttelettes gèlent, la chaleur dégagée soulève des courants ascendants qui font pénétrer davantage d’air humide dans le nuage. Il n’empêche que l’ensemencement des nuages reste une pratique controversée. Certains cercles scientifiques sont sceptiques sur la viabilité de ces méthodes pour accroître les ressources hydriques. Nombre d’experts estiment qu’il faut d’abord répondre à des questions fondamentales si l’on veut leur donner une base scientifique solide. Le gouvernement kenyan qui avait entrepris l’ensemencement des nuages dans les années 1960 y a renoncé devant des résultats décevants. Le coût est l’un des freins à la diffusion de cette technologie dans les pays du Sud. Elle exige un équipement sophistiqué, des procédures et des matériels de contrôle : au moins trois avions pour chaque opération, un radar météo et un équipement de mesure de l’air, entre autres. Au Zimbabwe, le nombre insuffisant des avions, essentiellement fournis par la communauté des fermiers, a constitué un problème majeur. Pas de pluie sans nuage Mais pour faire la pluie, encore faut-il qu'il y ait assez de nuages. Or, dans la plupart des zones sans pluie, il n'y en a pas. D’après Pasquale Steduto, agrométéorologue, “pour avoir de la pluie, il faut un nuage en voie de formation. Cette technique ne s'est pas développée parce qu’en zones arides et semi-arides les nuages manquent, l’ensemencement n’est donc pas possible”. Il faut aussi un réglage d’une extrême précision. Il s’agit bien d’augmenter le nombre de gouttelettes d’eau dans un nuage, mais la quantité ne suffit pas : seuls les nuages avec des gouttelettes de différentes tailles produisent de la pluie. Ensemencement des cieux en Afrique du Sud Parmi les pays ACP, l’Afrique du Sud a joué un rôle clé dans le développement de techniques opérationnelles d’ensemencement des nuages et obtenu certains des résultats les plus encourageants. Le Programme national de recherche sur les précipitations (NPRP), créé en 1990, a mis au point la fusée hygroscopique pour l’ensemencement des nuages convectifs qui aspirent l’air humide à proximité de la surface de la terre. Ce programme a aussi conçu une technologie radar pour l’ensemencement des nuages, utilisée à présent dans plus de 20 projets dans six autres pays. Des expériences menées entre 1991 et 1997 ont démontré que l’ensemencement des nuages s’est traduit par une augmentation moyenne de 20 à 48 % de l’écoulement moyen annuel dans 13 bassins-versants différents de l’est du Haut Veld et de ses contreforts. Le modèle fait également état d’augmentations de 22 % en moyenne des rendements en bois, résultant de l’ensemencement des nuages. Ce programme à présent connu sous le nom de Programme sud-africain de valorisation des précipitations met sur pied un réseau de radars climatiques visant à fournir la preuve définitive que la pluie née de l’ensemencement tombe bien sur le sol qui en a besoin. De plus, les mécanismes des précipitations peuvent être très différents d’un endroit à l’autre. Le rapport d’un groupe de travail de l’OMM de mai 2005 sur la modification du temps rappelle que “la structure des nuages peut varier considérablement d’une région à l’autre. Les résultats d’ensemencement obtenus dans une zone ne s’appliquent pas automatiquement à une autre”. L’incapacité à contrôler l’endroit où la pluie va tomber est l’un des principaux inconvénients de cette technique ; or c’est un facteur déterminant, surtout pour les petits États insulaires. À quoi bon faire pleuvoir si la pluie doit tomber sur la mer ? Pour Roelof Bruintjes, chercheur au Centre américain pour la recherche atmosphérique (NCAR), “augmenter les précipitations est une chose mais nous devons aussi en étudier l’impact”. Le NCAR est à la pointe de la recherche sur la modification du temps au Mexique et en Afrique du Sud. Il a affiné sa technique pour augmenter la taille des particules dans les nuages et stimuler la condensation des gouttelettes. Cette technique, dite d’ensemencement hygroscopique, utilise des fusées lancées d’un avion pour diffuser des particules de sel dans les nuages sans que cela modifie la qualité de l’eau de pluie ainsi produite. Les gouttelettes d’eau s'agglomèrent aux particules et grossissent jusqu'à tomber en pluie. De l'argent dans les nuages Le gouvernement burkinabé estime que les revenus agricoles ont augmenté de 10 à 15 % depuis le début du programme d’ensemencement des nuages en 1998. Les précipitations additionnelles ont contribué à remplir les réservoirs et permis de cultiver en irrigué pendant la saison sèche. Les importations, en particulier de céréales, ont chuté dans certaines parties du pays ; les tomates fraîches sont désormais disponibles toute l’année. Le Burkina Faso, assisté par le Centre américain pour la recherche atmosphérique (NCAR), a mis au point des systèmes informatiques qui servent à présenter et analyser les données radar sur les systèmes nuageux et les précipitations, de manière à guider les opérations d’ensemencement et aider les chercheurs à évaluer les résultats. Le programme d’ensemencement des nuages du Burkina Faso s’est avéré si fructueux que le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) recherche les fonds pour un programme de 60 millions de dollars US (50 millions d'euros) afin de l'étendre à ses autres huit pays membres. Des recherches plus poussées L’analyse des résultats demeure un défi majeur pour les scientifiques. Comment démontrer que c'est bien l’ensemencement du nuage qui produit une précipitation spécifique ? Parmi les sceptiques, René Gommes, responsable de la Division d’agrométéorologie à la FAO : “Le problème est que nul ne sait si cela fonctionne véritablement ou non. À moins de tester exactement le même lieu pendant disons vingt ans, on ne pourra jamais dire s’il n’aurait pas plu de toute façon ”. Tout en réservant un accueil prudent aux initiatives en la matière, l’OMM souhaite des recherches et une évaluation scientifique plus poussées. “Il faut reconnaître que la technologie actuelle n’est pas mûre”, prévient-elle. Il faudrait aussi que les pays coopèrent davantage pour se répartir le financement de technologies coûteuses. Les aspects économiques, sociaux et juridiques doivent également être pris en compte. Des directives internationales sont indispensables, surtout lorsque les techniques d’ensemencement des nuages sont déployées à proximité des frontières. Un nuage peut être ensemencé dans un pays et la pluie tomber sur un autre. Faire pleuvoir de manière artificielle sur une région, n’est-ce pas voler sa part de pluie naturelle à une autre ? Le débat est encore ouvert. Cette pratique a récemment causé des frictions entre provinces en Chine tandis que le Mali, victime de la sécheresse, a accusé le Niger de lui voler sa pluie.en_US
dcterms.isPartOfSporeen_US
dcterms.issued2006en_US
dcterms.languagefren_US
dcterms.publisherTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen_US
dcterms.typeNews Itemen_US

Files