Les mauvaises herbes : ennemies ou alliées ?

cg.contributor.affiliationTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
cg.howPublishedFormally Publisheden
cg.issn1011-0046en
cg.journalSporeen
cg.number72en
cg.placeWageningen, The Netherlandsen
dc.contributor.authorTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dc.date.accessioned2015-03-23T11:10:40Zen
dc.date.available2015-03-23T11:10:40Zen
dc.identifier.urihttps://hdl.handle.net/10568/61664
dc.titleLes mauvaises herbes : ennemies ou alliées ?fr
dcterms.abstractLes plantes adventices sont redoutées des agriculteurs du monde entier qui les considèrent, souventen
dcterms.accessRightsLimited Access
dcterms.bibliographicCitationCTA. 1997. Les mauvaises herbes : ennemies ou alliées ?. Spore 72. CTA, Wageningen, The Netherlands.en
dcterms.descriptionLes plantes adventices sont redoutées des agriculteurs du monde entier qui les considèrent, souvent à juste titre, comme un fléau. Perte de temps et perte d'argent suffisent amplement à justifier cette réputation. Certains pensent cependant qu'en s'y intéressant davantage, on aurait beaucoup à gagner, en temps comme en argent. Pour la plupart des agriculteurs africains, les mauvaises herbes représentent le principal ennemi de leurs cultures, car le travail de désherbage est extrêmement pénible et fastidieux et il mobilise surtout un temps de main-d’œuvre considérable qui vient alourdir le coût de production final. Les agriculteurs des pays en développement y consacrent plus de temps que dans toute autre partie du monde pour la simple raison qu'ils n'ont souvent d'autres moyens de lutte que l'arrachage manuel et le sarclage. On estime que quinze à vingt jours sont nécessaires pour nettoyer un hectare de terre fortement infestée par les adventices, deux hectares si l'infestation est faible. Une connaissance approfondie du cycle végétatif de la flore adventice peut contribuer à limiter la multiplication des interventions de désherbage en les réalisant au meilleur moment. Les herbicides ont permis d'alléger la charge de travail tout en augmentant les rendements. Cependant, tous n'ont pas accès à ces intrants souvent coûteux, difficiles à obtenir dans les régions reculées. Mais la lutte chimique pose d'autres problèmes. La toxicité des substances employées met en danger la santé de l'agriculteur. Mal dosées ou répandues au mauvais moment, ces substances peuvent nuire à la culture qu'elles étaient censées préserver. Leur emploi n'est donc pas anodin et demande des connaissances qui font souvent défaut aux agriculteurs des pays en développement (voir Spore 71 p. 6). En outre, l'usage répété des herbicides favorise certaines espèces résistantes qui prolifèrent alors au détriment des cultures. Certaines adventices couvrent le sol et limitent la croissance d'autres espèces et l'emploi d'herbicides sélectifs peut entraîner le développement d'espèces finalement plus difficiles à contrôler. L'enherbement doit cependant être contrôlé si l'on veut obtenir des rendements satisfaisants. Une parcelle mal désherbée peut voir son rendement potentiel chuter de 85 %. L'arrachage manuel et le sarclage restent les méthodes les plus efficaces pour peu que l'on sache à quelle espèce on a affaire. Le choix de la période de travaux détermine le succès de l'opération. Le recours à la traction animale permet de diminuer la charge de travail. Un labourage profond aura raison de nombreuses espèces, comme notamment Cyperus rotundus, qui sécheront alors en surface, mais profitera au contraire à certaines, plus résistantes à la sécheresse et dont chaque fragment engendrera une nouvelle pousse. La lutte intégrée propose aussi quelques solutions comme, par exemple, l'introduction d'une chenille pour lutter contre l'envahissement de l'herbe du Laos. Les mauvaises herbes sont certes un fléau pour l'agriculteur, mais l'enherbement peut être bénéfique. Il protège les terres en friche de l'érosion tout en produisant une biomasse pouvant servir à la fertilisation des parcelles par enfouissement. Là encore, une bonne connaissance des espèces sera déterminante pour l'efficacité de l'opération : ainsi, certaines espèces doivent être enfouies à des périodes précises de l'année pour éviter un envahissement ultérieur. Même dans les parcelles cultivées, un enherbement bien contrôlé peut profiter aux cultures en formant un paillage vivace qui contribue à maintenir un taux d'humidité favorable. Enfin, les adventices peuvent être fauchées avant leur montée en graines et produire du « mulch » , un paillage vert que l'on dispose autour des plantes cultivées pour garder l'humidité et empêcher l'apparition de nouvelles mauvaises herbes. Les résidus de fauchage et de désherbage peuvent évidemment être utilement recyclés et valorisés dans l'alimentation ou la litière des animaux, bêtes de trait ou lapins. Outre le paillage, l'enfouissement ou le fourrage, certaines « mauvaises » herbes ont une valeur intrinsèque souvent méconnue. Pour « ces plantes pour lesquelles l'homme n'a pas encore trouvé d'usage » , comme les définit W.R. Anderson, il serait dommage d'en éradiquer certaines qui pourraient contenir une substance active intéressante pour la biologie médicale. Certaines mauvaises herbes gagneront aussi à être conservées non loin des cultures car elles ont la propriété soit d'attirer, soit de repousser certains ravageurs, insectes ou chenilles, et de les tenir ainsi à l'écart de la récolte. Quelques espèces, comme l'hibiscus, grâce à leur élégance ou à leur éclat, trouveront des débouchés en horticulture dans le domaine des plantes ornementales pour l'exportation. La famille des Malaceae (Hibiscus, Abutilon, Urena et Sida L.) présente un intérêt économique considérable pour la production de fibres textiles, actuellement en plein essor (produits d'isolation phonique et thermique). Autant de niches de marché potentielles méritant d'être prospectées. Les plantes adventices peuvent aussi devenir un instrument d'analyse de l'état d'une parcelle. La présence de certaines espèces renseigne sur la composition du sol et l'historique de cette parcelle. Elle permet également de déterminer avec précision les zones à irriguer ou à drainer, le type de culture le plus adapté ou l'amendement à prévoir. Autant d'informations utiles avant la mise en culture d'une parcelle ou l'introduction d'une nouvelle variété. Un outil d'identification rapide et fiable, comme Adventrop, par exemple (voir Spore 62, p. 14 et Spore 72, p. 8), devient alors nécessaire (voir encadré). Une bonne connaissance des adventices peut donc réduire l'impact des mauvaises herbes sur le coût d'exploitation final et même, dans certains cas, devenir une source de gains. Les exploitants agricoles ont tout intérêt à tourner cette contrainte en avantage, car la lutte ne doit jamais coûter plus cher que ce qu'elle épargne. Là encore, le savoir (donc l'information) et l'imagination leur seront d'une grande utilité s'ils veulent tirer parti de leurs ennemis et peut-être saisir l'opportunité de recruter parmi elles de futures alliées.en
dcterms.isPartOfSporeen
dcterms.issued1997
dcterms.languagefr
dcterms.publisherTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dcterms.typeNews Item

Files