Gouvernements africains vos chercheurs ont besoin de votre appui

cg.howPublishedFormally Publisheden
cg.issn1011-0046en
cg.journalSporeen
cg.number46en
cg.placeWageningen, The Netherlandsen
dc.contributor.authorBlackie, Malcolmen
dc.date.accessioned2015-03-23T11:05:36Zen
dc.date.available2015-03-23T11:05:36Zen
dc.identifier.urihttps://hdl.handle.net/10568/59829
dc.titleGouvernements africains vos chercheurs ont besoin de votre appuifr
dcterms.abstractPauvreté, maladies, pluies sporadiques, conflits armés : l’Afrique est confrontée à de multiples fléaux. Plusieurs de ces problèmes ont été imputés à l’insuffisance des mesures adoptées au cours de la période coloniale, mais également...en
dcterms.accessRightsOpen Access
dcterms.bibliographicCitationBlackie, Malcolm. 1993. Gouvernements africains vos chercheurs ont besoin de votre appui. Spore 46. CTA, Wageningen, The Netherlands.en
dcterms.descriptionPauvreté, maladies, pluies sporadiques, conflits armés : l’Afrique est confrontée à de multiples fléaux. Plusieurs de ces problèmes ont été imputés à l’insuffisance des mesures adoptées au cours de la période coloniale, mais également post coloniale. Des efforts de réformes sont cependant entrepris par de nombreux Etats africains. Pourtant le niveau de vie des populations ne progresse guère. Beaucoup d’Africains ont l’impression qu’on leur demande l’impossible : consentir toujours plus de sacrifices alors que leurs enfants meurent déjà de faim, produire davantage alors que chaque année les récoltes sont de moins en moins bonnes... Un dénuement total en matière de technologies se trouve au coeur du problème. On sait par exemple comment produire 10 tonnes de maïs par hectare dans la plupart des zones de moyenne altitude en Afrique. Mais paradoxalement aucune technique appropriable par les petits producteurs n’est proposée. La recherche, lorsqu’elle doit apporter des solutions à des problèmes difficiles, est par nature très lente. Des efforts vains et des déceptions sont souvent au rendez-vous, mais des améliorations sont possibles parla détermination et la mobilisation de compétences. Le secret de la réussite réside dans les ressources humaines et la participation active. Un quart de siècle consacré à l’agriculture de cette région m’a permis d’observer une diminution du soutien à la recherche agricole, parallèlement à une baisse de la production du secteur. Certes, la recherche ne résoudra pas tous les problèmes de l’Afrique, mais nombre de ces problèmes perdureront en l’absence d’une amélioration des techniques. La frustration des chercheurs africains Les sommes consacrées à la formation de chercheurs africains sont vertigineuses et le gaspillage tout aussi impressionnant. Au cours des cinq dernières années, quelque 140 chercheurs d’un pays africain avec lequel je travaille ont suivi leur formation universitaire à l’étranger. Actuellement, moins de 10% d’entre eux travaillent toujours dans le domaine de la recherche. Voir un propriétaire d’une compagnie d’autobus titulaire d’un doctorat de microbiologie peut sembler amusant, mais c’est une manière très dispendieuse et peu rentable de développer le secteur privé. L’Afrique ne peut se le permettre. Les pouvoirs publics paraissent se désintéresser de la recherche. Ceci explique probablement en grande partie pourquoi de plus en plus de scientifiques se détournent du secteur agricole africain. Je partage leur frustration car ils doivent s’efforcer de mener à bien leur tâche alors qu’ils ne disposent que de moyens très réduits. Du fait de leur pauvreté, les pays d’Afrique ne peuvent se permettre des activités de recherche à grande échelle. Ils devront donc se concentrer sur l’essentiel et veiller à allouer aux chercheurs des ressources suffisantes. Au sein même du département de recherche où je travaille, les travaux menés pourraient être approfondis et améliorés en rationalisant l’utilisation des fonds. Il serait ainsi possible d’assurer le maintien des chercheurs dans ce service, ce qui permettrait d’accumuler l’expérience et les connaissances essentielles à un développement durable et rapide des techniques. Prévoyance, détermination et orientation sont à cet effet nécessaires. Or, bien trop souvent, les Etats africains refusent d’admettre la nécessité d’édifier leurs propres capacités scientifiques et comptent sur le seul soutien de donateurs. Pour pallier la fuite des cerveaux, les pouvoirs publics jugent plus simple de faire appel à un donateur, en vue d’obtenir une assistance technique, plutôt que de s’attaquer aux problèmes mêmes des rémunérations de leurs propres experts et de l’allocation de ressources suffisantes aux travaux de recherche. Les donateurs devraient au contraire aider le continent africain à réaliser ce qu’il n’est pas en mesure de faire seul. Or le nombre d’expatriés qui travaillent actuellement dans le secteur agricole en Afrique est supérieur à celui de l’ensemble de la période coloniale. Des choix s’imposent Ce phénomène découle du désintérêt des dirigeants de ce continent à l’égard de leurs propres chercheurs. Les compagnies aériennes africaines, déficitaires, continuent d’exister grâce à d’importants subsides. En revanche, les décideurs ne font rien pour aider les nombreux agriculteurs pauvres... qui ne prendront jamais l’avion. Si les pouvoirs publics ont les moyens de maintenir à flot une compagnie aérienne, comment ne peuvent-ils financer un département de recherches agronomiques? L’Afrique peut et doit accentuer ses propres efforts. Les ressources financières et humaines, bien que limitées, devraient permettre, après des choix clairs, de traiter les problèmes les plus épineux. Les opportunités, les ressources et le personnel de recherche existent. Quand les pouvoirs publics en prendront-ils conscience ? Les opinions émises dans cette tribune libre n'engagent que leurs auteurs. Elles ne sauraient être attribuées au CTA.en
dcterms.isPartOfSporeen
dcterms.issued1993
dcterms.languagefr
dcterms.publisherTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dcterms.typeNews Item

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