Signal de détresse
cg.contributor.affiliation | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
cg.howPublished | Formally Published | en |
cg.identifier.url | https://hdl.handle.net/10568/99675 | en |
cg.issn | 1011-0046 | en |
cg.journal | Spore | en |
cg.number | 102 | en |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en |
dc.contributor.author | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dc.date.accessioned | 2015-03-26T12:15:51Z | en |
dc.date.available | 2015-03-26T12:15:51Z | en |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/63039 | |
dc.title | Signal de détresse | fr |
dcterms.abstract | Dans la plupart des pays ACP, le nombre de personnes âgées augmente et continuera d’augmenter, en dépit des ravages du sida et d’autres fléaux. L’âge moyen d’un planteur de cacao au Ghana est de 56 ans. L’agriculture deviendrait-elle... | en |
dcterms.accessRights | Open Access | |
dcterms.bibliographicCitation | CTA. 2002. Signal de détresse. Spore, Spore 102. CTA, Wageningen, The Netherlands | en |
dcterms.description | Dans la plupart des pays ACP, le nombre de personnes âgées augmente et continuera d’augmenter, en dépit des ravages du sida et d’autres fléaux. L’âge moyen d’un planteur de cacao au Ghana est de 56 ans. L’agriculture deviendrait-elle l’apanage des anciens ? Du choc de la naissance à l’inévitabilité de la mort, du jeu insouciant aux responsabilités de parent, de travailleur, de conseilleur, le passage du temps nous marque inéluctablement au long de notre parcours de la vie. Vient la vieillesse, ou le ‘troisième âge’ comme disent certains à présent pour les plus de 65 ans. Dans de nombreux pays ACP, même là où il semble difficile d’atteindre 65 ans, le vieil âge a toujours été le temps du repos, du respect et de la déférence. Est-ce encore bien le cas aujourd’hui ? Peu de sujets nous préoccupent autant que la vieillesse, qu’elle soit brève ou se prolonge. Spore aussi fait souvent allusion au rythme du temps, aux changements des modes de vie, rapides comme le temps qui file. Imaginez seulement que la moitié de la population des pays ACP est née après la création du Groupe ACP au début des années 70 ! L’image bien concrète de coins de rues grouillants d’une jeunesse ambitieuse ou de villages où les jeunes débattent indéfiniment de la question de rester ou de partir en cache une autre. Une image de mains usées et de visages ridés, à la fois observateurs et victimes, qui viendra nous hanter si nous n’y prenons garde. Car si nos sociétés comptent de plus en plus de jeunes, à l’autre bout de l’échelle démographique le nombre de personnes âgées augmente rapidement aussi. Dans les Caraïbes et dans beaucoup d’États du Pacifique, une proportion relativement importante (12%) de la population est âgée et le phénomène s’accentuera dans les années à venir. À la Barbade, par exemple, 11% des habitants ont plus de 65 ans. En Jamaïque, le pourcentage est plus modeste, 7%. Les Nations unies prévoient que ces chiffres doubleront dans les trente ans à venir, mais en fait, cela pourrait arriver encore plus vite. La Jamaïque, comme d’autres pays de la région, a connu à partir des années 50 une émigration massive vers l’Europe et les États-Unis et nous assistons aujourd’hui au retour de ces émigrants qui viennent couler leurs vieux jours dans le pays où ils ont laissé leur cœur. L’émigration vient des états jeunes Derniers venus aux pratiques de l’émigration, ce sont maintenant des natifs d’Afrique et d’Asie orientale et centrale qui affluent vers le Nord. Hasard ou nécessité ? Les ‘oui mais, non mais’ des politiciens européens tendent à les encourager d’une façon ambiguë et souvent démagogique, aiguillonnés qu’ils sont par ce même phénomène du vieillissement : dans des pays comme l’Italie et la Suède, près d’une personne sur cinq (18%) a plus de 65 ans et ne peut plus ou ne veut plus travailler. En Afrique, le taux élevé de l’émigration et des mouvements de population des campagnes vers les villes reflètent les taux de fécondité relativement élevés du continent qui connaît une croissance démographique moyenne de 2, 4% par an depuis les années 50. À taux constants, la population de l’Afrique (760 millions en 2002) pourrait doubler d’ici à 2035. Le nombre de personnes âgées, est en hausse, même si la proportion dans la population totale n’a guère augmenté. D’après la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, 'la taille de la population âgée pourrait augmenter de plus de 70%, passant de 16 millions à 28, 6 millions entre 1995 et 2015 '. Le Nigeria compte plus de 2 millions de personnes âgées et plusieurs pays africains — la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, l’Érythrée, l’Afrique du Sud et le Soudan — se rapprochent de ce chiffre. Le sida a-t-il changé la donne ? Mais, direz-vous, le fléau du sida n’a-t-il pas bouleversé tout cela ? Oui, le sida a marqué de sa mortelle empreinte des groupes d’âges entiers. Son impact en Afrique est à présent intégré dans les analyses démographiques, ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans. Les statistiques font froid dans le dos : l’espérance de vie au Botswana, qui était passée de 35 à 59 ans entre 1955 et 1998, risque de chuter à 44 ans d’ici à 2015. Cela signifie que les taux de croissance de nombreux pays d’Afrique subsaharienne ont été sérieusement malmenés ces dernières années. Bien que le taux d’infection par le VIH semble aujourd’hui en déclin ou plus ou moins contrôlé, ses effets sur les tranches les plus âgées de la population présentent deux caractéristiques distinctes. Il y a d’abord la détresse devant l’anéantissement d’une ou deux générations, une tragédie sociale qui se double d’une catastrophe économique quand le sida décime plus de la moitié des forces vives d’un pays. Il y a aussi plus de 10 millions d’orphelins du sida en Afrique subsaharienne, beaucoup en régions rurales. Ils se retrouvent confiés à des oncles et tantes débordés par la charge des nombreux enfants de leurs frères et sœurs décédés. Ou bien ils se trouvent à charge des anciens, qui ont été moins exposés au virus. Dans cinq ou six décennies, l’effet du sida sur la croissance de la population sera probablement compensé, aussi brutale que cette assertion puisse paraître. Le fait est que la population d’Afrique subsaharienne compte 20% de jeunes de 15 à 24 ans en mesure de fonder famille et l’on peut espérer que beaucoup d’entre eux atteignent la vieillesse, à moins d’un autre fléau ou implosion plus horrible encore. Et quand ils seront devenus vieux, ils se trouveront devant une triste répétition du scénario d’aujourd’hui. SOS mains secourables Les anciens sont actuellement confrontés à des choix impossibles : malgré leur santé déclinante, les voilà forcés d’éduquer seuls les petits enfants et d’assumer plus de tâches agricoles, alors que le tissu social de soutien familial se déchire et que l’assistance des organes de l’État — eux-mêmes décimés par le sida et les programmes d’ajustement structurel — se réduit presque à néant. De nombreuses petites exploitations dépendent à présent des bras et de l’énergie des plus jeunes et des anciens. Dans ces circonstances, il y a peu d’espoir de constituer des réserves alimentaires ou financières. La production agricole est directement consommée plutôt que destinée au marché ; de toute façon, la mobilité réduite des plus jeunes et des plus anciens rend le marché encore plus distant. Lors d’une réunion préparatoire du Sommet mondial du développement durable, un délégué du Bénin rappelait la citation bien connue : 'plutôt que de donner un poisson à un homme, nous devons lui apprendre à le pêcher et en plus, à le vendre'. C’est bien loin de la réalité. Sur quelles fondations bâtir le progrès agricole ? Il est temps d’innover Même dans des circonstances moins dramatiques, le vieillissement dans l’agriculture soulève trois questions essentielles. La première, récurrente dans les colonnes de Spore, se rapporte aux changements qu’il faudrait apporter aux méthodes et aux équipements agricoles pour les adapter aux besoins et aux caractéristiques physiques des gens âgés et des jeunes. Les efforts d’adaptation au vieillissement, non reconnu, de la population rurale des pays ACP doivent inclure la mise au point de nouveaux outils, instruments et techniques et des recherches sur des méthodes culturales moins intensives exigeant des opérations moins nombreuses et plus légères. Ces aspects sont à peine abordés dans les quelques nouveaux programmes axés sur le vieil âge, tels que le Réseau HelpAge International qui couvre 49 pays en développement. Deuxièmement, des mesures sont nécessaires pour aider les anciens à encourager les jeunes à rester dans l’agriculture. Et troisièmement, il faut soulager la charge des plus vieux à l’aide de stratégies qui aillent au-delà de la coutume de déférence et de respect. Il s’agit d’inclure une véritable composante 'd’aide aux anciens' dans les programmes locaux de santé et de micro-assurance, et même des micro-pensions dans le cadre du micro-financement. Les rares initiatives à cet égard viennent d’organismes chargés des conditions de travail, comme l’Organisation internationale du travail en Afrique de l’Est. Des idées nouvelles sont peut-être à dénicher dans des coins inattendus. Dans les pays du Nord, le vieillissement a déjà touché des milliers d’agriculteurs qui ont vu leurs exploitations disparaître faute de repreneurs. Il doit y avoir dans cette douloureuse expérience bien des conseils à puiser et à partager solidairement, entre organisations paysannes par exemple. La vieillesse est une de ces choses de la vie qui nous rassemblent. HelpAge International pour des détails sur les réseaux régionaux : HAI, PO Box 32832, Londres N1 9ZN, Royaume-Uni Fax : +44 207 713 7993 E-mail : hai@helpage.org Site Web : www.helpage.org [points clés] Lignes d’action Veiller à ce que les agriculteurs vieillissants gardent accès aux services de financement, de formation et d’équipement ; • Encourager les petites entreprises et les services financiers locaux ; • Connections à la société de l’information ; • Assurer les droits des femmes âgées ; • Mesures adéquates de sécurité sociale. Extrait des recommandations relatives au vieillissement rural, 2e Assemblée mondiale des Nations unies sur le vieillissement, Madrid, Espagne, avril 2002. [caption] L’expérience, la patience et la sagesse — trois atouts de notre capital social. | en |
dcterms.isPartOf | Spore | en |
dcterms.issued | 2002 | |
dcterms.language | fr | |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dcterms.type | News Item |