Burkina Faso une nouvelle forme de crédit

cg.contributor.affiliationTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
cg.howPublishedFormally Publisheden
cg.issn1011-0046en
cg.journalSporeen
cg.number59en
cg.placeWageningen, The Netherlandsen
dc.contributor.authorTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dc.date.accessioned2015-03-23T11:09:50Zen
dc.date.available2015-03-23T11:09:50Zen
dc.identifier.urihttps://hdl.handle.net/10568/61116
dc.titleBurkina Faso une nouvelle forme de créditfr
dcterms.abstractLe Burkina Faso a connu de profondes transformations lors des sécheresses. Bon nombre d'agriculteurs et d'éleveurs ont dû diversifier leurs activités. Sans ressource, ils ne peuvent assurer leur subsistance ni épargner pour avoir droit aux...en
dcterms.accessRightsLimited Access
dcterms.bibliographicCitationCTA. 1995. Burkina Faso une nouvelle forme de crédit. Spore 59. CTA, Wageningen, The Netherlands.en
dcterms.descriptionLe Burkina Faso a connu de profondes transformations lors des sécheresses. Bon nombre d'agriculteurs et d'éleveurs ont dû diversifier leurs activités. Sans ressource, ils ne peuvent assurer leur subsistance ni épargner pour avoir droit aux crédits classiques. Un projet de petit crédit rural leur permet d'emprunter selon des procédures simples. L'extension du projet est la preuve de sa réussite. Dans le Nord-Yatenga, les sécheresses ont profondément bouleversé l'organisation des populations, leurs activités et leur mode de production. Comme l'explique Konrad Ellsasser, chercheur au CIRAD, « si auparavant le système était marqué par la prédominance des échanges non monétaires et l'autoconsommation, de nombreux exemples montrent maintenant une monétarisation croissante de l'économie locale ; le salarié agricole remplace les rapports traditionnels de dépendance féodale, les contrats de parcage contre rémunération attribuent une valeur monétaire à la fertilité et une partie croissante de la nourriture consommée est achetée à l'extérieur. » Les agriculteurs de la région se sont considérablement appauvris. Beaucoup ont tout perdu au cours de ces années de sécheresse : bétail, épargne, outils de travail. Pour ces producteurs, le facteur limitant est le capital disponible. L'outil « crédit » semble donc indispensable pour une stratégie de développement de la zone. Plusieurs expériences de crédit rural ont déjà été tentées dans la région sans grand succès. La Caisse nationale de crédit agricole (CNCA) qui les a menées a dû les arrêter pour la plupart à cause du faible taux de remboursement. Des crédits adaptés aux besoins des pauvres Partant d'une réflexion avec les producteurs et s'inspirant des systèmes de crédit solidaire de type Grameen Bank au Bangladesh, un projet financé par la Caisse Française de Développement à travers la Caisse Nationale de Crédit Agricole est exécuté par Sahel-Action, une association burkinabé. Le CIRAD prend en charge tout le travail de conception et de recherche sur les crédits. Ce projet vise la conception et la mise en place d'une nouvelle forme de crédit, adaptée à la situation économique de la région. Un groupe de cinq personnes doit tout d'abord constituer un fonds de solidarité qui permet d'accorder des prêts à ses membres. Le projet n'encaisse que des dépôts volontaires des clients, qui sont portés sur des livrets d'épargne individuels ou collectifs, et des cotisations (5 %> du montant du prêt attribué). Ces cotisations à des fonds collectifs permettent de constituer des fonds propres aux bénéficiaires et de faire participer ceux-ci au capital du système bancaire. Dans quelques années, les clients posséderont l'ensemble du capital et pourront influencer la politique de prêt. Il n'est donc pas question de demander une épargne préalable à des personnes en phase de décapitalisation. Ce sont les clients qui choisissent les activités à financer (production agricole, élevage, artisanat, petit commerce) pourvu que celles-ci soient rentables. Les montants et les modalités de remboursement sont adaptés au système de production : ainsi, les traites hebdomadaires sont nombreuses mais très peu élevées (2 % du montant initial). La garantie du remboursement vient de la caution solidaire, très efficace dans le contexte africain. La crainte du rejet social et de « honte » familiale est un élément incitatif et finalement plus fiable qu'une garantie matérielle. Les remboursements fréquents et peu élevés correspondent bien aux revenus plus ou moins modestes mais réguliers des clients. Chaque mois, à tour de rôle, les membres du groupe ont droit à un prêt. Les opérations de gestion sont simplifiées au maximum afin de diminuer les frais de fonctionnement et permettre aux emprunteurs de gérer eux-mêmes leur système. Un logiciel a été mis au point qui permet aux conseillers villageois chargés de gérer les emprunts de suivre facilement tous les mouvements de fonds et de n'intervenir que lorsqu'un remboursement n'a pas été fait. L'organisation du crédit repose sur l'organisation traditionnelle du quartier et du village, comme l'explique Konrad Ellsasser : « En cas de défaillance d'un client, le responsable du groupe va d'abord chercher une solution au sein du groupe, il ne s'adressera au quartier qu'en cas d'incapacité du groupe à mettre en oeuvre une solution. De la même façon, le responsable de quartier cherchera d'abord un règlement du problème au niveau du quartier et évitera de donner au responsable du village un remboursement insuffisant. » Quant à l'organisation partenaire de ces structures villageoises, elle est formée par des banques locales. Une expérience concluante Entre juillet 1988 et juillet 1992, environ 6 500 prêts de 5 000 à 50 000 FCFA répartissur plus de 70 villages ont été accordés, très faibles au départ puis s'élevant peu à peu avec la confiance que donne la connaissance de l'outil. Le taux de remboursement était de 98 %. De nombreux agriculteurs affirment avoir pu survivre dans la zone grâce aux activités menées sur la base du crédit. Sans ce revenu, ils auraient été obligés de partir en exode. De même, les femmes, très concernées par ce projet, affirment que le crédit leur permet de devenir acteur économique au même titre que les hommes. Certaines se sont constituées en groupement pour prendre en charge l'approvisionnement en céréales. Dès 1991, trois nouvelles provinces du Burkina ont bénéficié de l'extension du projet. Des projets similaires sont à l'étude notamment au Niger, en Indonésie, et à Madagascar. Konrad Ellsasser - CIRAD-SAR - BP 5035 34032 Montpellier Cedex 1 – Franceen
dcterms.isPartOfSporeen
dcterms.issued1995
dcterms.languagefr
dcterms.publisherTechnical Centre for Agricultural and Rural Cooperationen
dcterms.typeNews Item

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