Les organisations de la société civile se mobilisent bien elles-mêmes
cg.howPublished | Formally Published | en |
cg.identifier.url | https://hdl.handle.net/10568/99653 | en |
cg.issn | 1011-0046 | en |
cg.journal | Spore | en |
cg.number | 79 | en |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en |
dc.contributor.author | Zeba, Souleymane | en |
dc.date.accessioned | 2015-03-23T11:10:53Z | en |
dc.date.available | 2015-03-23T11:10:53Z | en |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/61812 | |
dc.title | Les organisations de la société civile se mobilisent bien elles-mêmes | fr |
dcterms.abstract | Pendant très longtemps, beaucoup de concepteurs du développement ont fait du développement en lieu et place des populations. Ce qui a été conçu dans cet esprit-l | en |
dcterms.accessRights | Open Access | |
dcterms.bibliographicCitation | Zeba, Souleymane. 1999. Les organisations de la société civile se mobilisent bien elles-mêmes. Spore 79. CTA, Wageningen, The Netherlands. | en |
dcterms.description | Les organisations de la société civile se mobilisent bien elles-mêmes Pendant très longtemps, beaucoup de concepteurs du développement ont fait du développement en lieu et place des populations. Ce qui a été conçu dans cet esprit-là a échoué, faute de la mobilisation volontaire des intéressées. On est tout de même convenu, finalement, que les populations devaient être les demandeurs de leur développement. On sait qu'elles n'expriment réellement leur vitalité que par le biais d'associations, de mouvements, de coopératives, et grâce à la mise en place de mécanismes endogènes qu'elles conçoivent elles-mêmes. C'est au travers de ces communautés locales et de leur mobilisation que l'on peut arriver à une bonne gouvernance du développement. Ces organisations de la société civile (OSC) sont un outil de discussion et de communication entre les gens, un lieu d'échange d'informations, de connaissances, de savoir-faire et même de savoir-être entre les producteurs et les villageois. Il en existe de multiples, dont les formes dépendent du contexte où évoluent les populations. Prenez l'élevage, par exemple. Les éleveurs constituent des groupements d'intérêt économique afin de pouvoir aborder avec l'État ou avec d'autres communautés certaines questions relatives au foncier, ou à la gestion de l'eau Les maraîchers et les agriculteurs, de leur côté, peuvent créer des coopératives et s'exprimer à travers elles. Il existe aussi des associations culturelles ; les gens ne se préoccupant pas exclusivement de pain, ils ont parfois envie de se retrouver dans leur propre culture. Ces associations et regroupements, souvent organisés de façon traditionnelle, risquent, dit-on, d'être marginalisés. Or, il faut souligner que leur force et leur efficacité tiennent avant tout à l'implication de leurs membres. Dans le domaine de la conservation de l'environnement, par exemple, des organisations traditionnelles gèrent les bois sacrés qui existent dans la plupart des ethnies du Burkina Faso, et il est notable que ces bois sacrés sont mieux protégés que les forêts classées par l'État. 'Allez planter les arbres !' Beaucoup pensent, par ailleurs, qu'en tant que pourvoyeurs de services peu coûteux les OSC doivent être des instruments de développement à la disposition des États. Si cette vision des choses reflète une réalité dans beaucoup de nos pays, elle soulève toutefois un certain nombre de problèmes. Exemple : le gouvernement du Burkina Faso a concédé à Naturama la gestion d'un parc naturel situé dans la région du Léo, au sud du pays. Il s'agissait de le réhabiliter et de régénérer ses ressources avec la collaboration des populations riveraines. Nous avons accepté cette concession, pensant qu'il était nécessaire et possible de trouver un consensus entre les intérêts nationaux et mondiaux et ceux des communautés riveraines. Or, beaucoup d'OSC ont des difficultés à travailler dans le sens de leur mandat et n'arrivent pas à jouer pleinement leur rôle. La plupart du temps, les exigences économiques les cantonnent à exécuter les tâches qui leur sont fixées, mais l'opinion de leurs membres ne parvient ni à s'exprimer face aux autorités gouvernementales, ni à se faire entendre d'elles. À Naturama, un responsable politique ne nous a-t-il pas dit : 'On ne vous a pas demandé de réfléchir à la politique environnementale, on vous a demandé d'aller planter les arbres.' Comment nous faire entendre ? L'absence d'information et de connaissances explique que les OSC aient du mal à se faire écouter et comprendre. Il faut par conséquent nous organiser pour que ceux qui vont discuter avec les représentants du gouvernement puissent s'exprimer d'une manière appropriée (sans arrogance), qui force leurs interlocuteurs à la réflexion. Pour l'instant, beaucoup de nos organisations ignorent les techniques de communication et de persuasion qui y contribueraient. Il est donc nécessaire d'investir pour nos institutions dans le domaine de la communication. Le gouvernement canadien, par exemple, a mis à la disposition de quelques syndicats, ONG et organisations communautaires un programme intitulé 'Renforcement de la société civile au Sahel'. Ce programme de soutien devrait permettre aux OSC de mieux se représenter socialement, de disposer de mécanismes plus fiables de gestion et d'accroître leur autonomie financière. D'autres institutions, telle la Banque mondiale, ont plutôt tendance à demander au gouvernement de passer des contrats avec des OSC afin qu'elles entrent dans l'exécution des projets. Si cela permet à certaines OSC d'avoir des moyens et de l'argent et d'être plus compétitives que d'autres sur le marché, leurs membres, pour autant, ne sont pas véritablement mobilisés : en quelque sorte, on achète leur silence et leur complicité. Devenir partenaires à part entière En tant que dirigeants des associations du Sud, il nous arrive de dire que nous ne pourrons parler de partenariat que le jour où nous financerons des projets dans le Nord. Il faut rêver, il faut innover N'oublions pas, en effet, que ce sont des OSC qui, les premières, ont engagé la lutte contre l'esclavage et obtenu le droit de vote pour les femmes L'un des cinq thèmes prioritaires du CTA est aujourd'hui la mobilisation des organisations de la société civile. Il serait intéressant de passer à l'étape suivante : 'l'auto-mobilisation' des populations qui les composent. Si le CTA y parvient, alors, il pourra faire autre chose Il faut y croire. Il y a un proverbe burkinabé qui dit : 'Si vous voyez la tête de quelque chose arriver, il faut être patient : vous finirez par en voir la queue.' | en |
dcterms.isPartOf | Spore | en |
dcterms.issued | 1999 | |
dcterms.language | fr | |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dcterms.type | News Item |