La première décennie d’existence du CTA est marquée par des enjeux de première importance
cg.contributor.affiliation | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
cg.howPublished | Formally Published | en |
cg.issn | 1011-0046 | en |
cg.journal | Spore | en |
cg.number | 45 | en |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en |
dc.contributor.author | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dc.date.accessioned | 2015-03-23T11:06:19Z | en |
dc.date.available | 2015-03-23T11:06:19Z | en |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/60310 | |
dc.title | La première décennie d’existence du CTA est marquée par des enjeux de première importance | fr |
dcterms.abstract | Dix annees se sont ecoulees depuis la nomination des premiers membres du personnel du CTA. Dans I’histoire de ce que I’on nomme desormais le developpement, ainsi que dans celle des jeunes nations de groupe ACP, dix ans, c’est relativement... | en |
dcterms.accessRights | Limited Access | |
dcterms.bibliographicCitation | CTA. 1993. La première décennie d?existence du CTA est marquée par des enjeux de première importance. Spore 45. CTA, Wageningen, The Netherlands. | en |
dcterms.description | Dix annees se sont ecoulees depuis la nomination des premiers membres du personnel du CTA. Dans I’histoire de ce que I’on nomme desormais le developpement, ainsi que dans celle des jeunes nations de groupe ACP, dix ans, c’est relativement long.Quels faits et changements ont caracterise les questions de developpement au cours de cette periode, et que nous reserve l’avenir ?. La décennie écoulée a connu des débats animés et des progrès constants, tant au point de vue des techniques que des idéologies des termes tels que « durabilité », « biotechnologie » et « CD-ROM » ne figuraient pas dans le vocabulaire courant voici dix ans. Toutefois, les effets bénéfiques de telles avancées n’ont pu jusqu’à présent éclaircir un horizon considérablement assombri par un certain nombre de problèmes imprévus, le SIDA, le réchauffement du climat et les conséquences plus immédiates de la dette et de l’ajustement structurel qui en est la conséquence. Pour de nombreux pays d’Afrique en particulier, la décennie a été extraordinairement difficile. L’Afrique est la seule région du monde où le taux de croissance démographique continue à progresser alors que la production des denrées alimentaires par habitant diminue. Le continent a subi de graves sécheresses et souffre d’une progression constante de la désertification sans parler des conséquences catastrophiques des guerres civiles. Des techniques et des politiques susceptibles demain de contribuer au développement des pays ACP ont été perfectionnées et adaptées tout au long de la décennie, et les questions de développement ont souvent été traitées avec un plus grand degré de sagesse et de maturité que par le passé. Le Plan d’action de Lagos qui a été établi en 1980 par l’Organisation de l’Unité africaine, a défini les grandes lignes des politiques à poursuivre pour résoudre la crise alimentaire en Afrique et assurer ainsi un développement sur des bases saines ; les deux objectifs qu’il fixait étaient l’autosuffisance alimentaire et le développement autocentré. L’exécution de ce plan a été handicapée par beaucoup de problèmes dont une crise à l’échelon continental, le poids de la dette et une récession économique prolongée. Dans les années 60 et 70, les orientations de développement prises par les agences de coopération étaient influencées par l’expérience coloniale. Au tout début de la période postcoloniale, les besoins d’industrialisation ont parfois été surestimés qualitativement et quantitativement ; la priorité était donnée aux grands projets. Des efforts louables ont été entrepris pour promouvoir le concept difficile de développement rural intégré. Les politiques visant à améliorer les rendements agricoles ont commencé à prendre exemple sur la « révolution verte » asiatique, dont les résultats positifs se sont toutefois avérés difficiles à reproduire sous d’autres latitudes. Les méthodes d’amélioration des cultures se concentraient sur la structure des plantes (idiotypes), les mutations provoquées et l’accroissement de la qualité protéique. Les besoins et les possibilités techniques étaient moindres, on ne prêtait qu’une attention relativement minime à l’information en tant que facteur de développement agricole. Il reste que certains concepts apparus à l’époque sont aujourd’hui réellement consacrés ; c’est notamment le cas de la nécessité de favoriser les techniques intermédiaires chaque fois que c’est possible. Les problèmes d’environnement Au cours des dix années de l’existence du CTA, divers événements ont bouleversé l’agriculture des Etats ACP. Une grande partie des avancées dans ce domaine se rapportait à des questions que l’on a pris l’habitude de qualifier d »’écologiques ». Les faits les plus notables à cet égard ont été la publication, en 1986, du rapport de la Commission mondiale de l’environnement et du développement, intitulé « Notre avenir commun » qui a stimulé le débat relatif au concept de durabilité, et l’organisation à Rio de Janeiro, l’an dernier, de la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, dont est issu « Agenda 21 ». Une sensibilisation croissante à la nécessité de préserver la biodiversité au sens le plus large Les atteintes subies par la couche d’ozone, signalées pour la première fois en 1983, et les concentrations croissantes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, sous-produit de l’activité industrielle humaine, ont été désignées comme étant les principaux responsables du réchauffement du climat terrestre. Ce réchauffement présente une incidence particulière du point de vue de la gestion des forêts tropicales et de l’entretien de la fertilité du sol. Les préoccupations d’ordre écologique sont l’une des causes de l’intérêt que suscite l’agriculture dite à faible taux d’intrants externes : elles ont également donné une grande partie de sa force au mouvement pour l’agriculture organique. Deux types de connaissances La décennie a été profondément marquée par une conscience croissante de l’importance du rôle joué par les femmes au sein du processus de développement : la Conférence mondiale de la décennie des Nations unies pour la femme, qui a eu lieu à Nairobi en 1985, a constitué à cet égard une manifestation de premier plan. Dans la plupart des pays ACP, les questions sociales ont fait l’objet d’une attention plus soutenue : à l’heure actuelle, les solutions technologiques perdent souvent du terrain face aux considérations socio-économiques. Cette tendance, s’ajoutant à la diminution des ressources financières dont disposent les Etats, a favorisé la montée des organisations non gouvernementales (ONG). Un certain nombre de questions liées au développement qui relevaient des administrations nationales sont désormais traitées au niveau des collectivités locales par l’intermédiaire des ONG. Le rôle des Etats au sein du processus de développement s’est rapidement modifié. C’est là en partie une conséquence de l’effondrement de l’ex-Empire soviétique, qui a eu des répercussions sur les flux de l’aide au développement officielle, a favorisé le processus de privatisation et a suscité un regain d’activisme en faveur de modes de gouvernement plus ouverts et plus démocratiques. En ce qui concerne la recherche visant à améliorer les systèmes agraires, les mentalités ont évolué de façon tout à fait remarquable. Les administrations coloniales préféraient les cultures pures ; elles avaient leurs raisons. A l’heure actuelle, par contre, non seulement nous voyons d’un bon oeil la pratique de la culture associée, mais nous l’encourageons activement. La meilleure illustration de cette tendance est l’intérêt que suscite actuellement l’agroforesterie. Cette attitude a révolutionné la recherche sur les systèmes agraires (RSA). Nous avons pris conscience de la nécessité d’encourager les agriculteurs à prendre part à la RSA et nous avons abandonné le concept de vulgarisation en tant que processus à sens unique allant du haut vers le bas. Les chercheurs et les vulgarisateurs se sont rendu compte que les connaissances des agriculteurs ont autant de valeur que les leurs. Bien qu’ils aient tendance à exister sur des plans différents, un développement réussi passe souvent par l’alliance de ces deux types de savoir. Au chapitre des efforts visant à accroître les rendements agricoles, la discipline phare de la décennie a été la biotechnologie. En dépit des attentes irréalistes des débuts, source de déceptions pour beaucoup, on enregistre depuis quelque temps des progrès importants. Autre domaine dans lequel les progrès sont bien réels : la lutte intégrée contre les ravageurs. Si ce sont des préoccupations écologiques qui ont ravivé l’intérêt pour cette forme de lutte contre les ravageurs, ce sont souvent les progrès de la biotechnologie qui ont contribué à en faire une réalité. La première décennie d’existence du CTA a coïncidé avec une période de plus grand dynamisme à l’égard des questions touchant le développement agricole et rural. Mais ces aspects positifs ont été trop souvent occultés par divers problèmes, menaces et difficultés. Du fait des exigences des programmes d’ajustement structurel, le coût des intrants externes a parfois atteint des niveaux prohibitifs. Les cours des denrées agricoles sur les marchés mondiaux ont baissé, forçant les agriculteurs à diversifier leur production ; malheureusement, le taux de réussite des programmes de diversification s’est généralement avéré décevant. En outre, il est à craindre que la progression du SIDA n’ait des répercussions sur les ressources en main-d’oeuvre pour l’agriculture. On a dit de notre époque qu’elle est à nulle autre pareille, parce que l’évolution technologique y est influencée dans son orientation, pas uniquement par les agriculteurs, les techniciens et les artisans, mais également par des fonctionnaires, des économistes, des planificateurs, des organismes d’aide au développement et des associations caritatives. Il n’y a pas, dans l’histoire, d’exemple d’une autre époque où autant de non-techniciens ont exercé une telle influence sur le développement de la technologie. Cette situation a influé sur la manière dont le CTA s’est efforcé d’améliorer la diffusion de l’information technique dans les pays ACP, à des fins de développement agricole : l’information nécessaire doit être désormais diffusée à une multitude d’échelons différents et au sein d’organismes nombreux et divers. La demande de livres reste élevée Et qu’en est-il de l’évolution des modes de diffusion de l’information ? Bien que les moyens électroniques se soient substitués aux fastidieuses techniques de compositions traditionnelles, la production de livres et de périodiques demeure onéreuse. Pourtant, l’imprimé reste le véhicule de l’information le plus apprécié. A l’époque de la fondation du CTA, l’opinion selon laquelle les supports électroniques supplanteraient l’imprimé dans les cinq ans était très répandue. Cette prévision ne s’est pas vérifiée. On s’attendait à ce que ne paraissent qu’un nombre très restreint de livres portant sur l’agriculture tropicale, en raison du peu d’attrait du marché pour les éditeurs commerciaux. Cette prévision s’est aussi révélée erronée, grâce, dans une mesure plus ou moins grande, au CTA et à d’autres organismes qui se sont battus pour faire en sorte que de tels livres continuent à voir le jour. En fait, le nombre de nouvelles publications consacrées au développement agricole sous les tropiques doit être proche du niveau le plus élevé jamais atteint dans le secteur. Les historiens du futur considéreront peut-être Ted Hoff, à qui l’on doit le microprocesseur, comme l’une des figures les plus révolutionnai r es de cette fin du XXe siècle .en effet,son invention a complètement bouleversé notre façon d’utiliser l’information. Sans lui, l’ordinateur personnel ne serait pas l’outil omniprésent que nous connaissons aujourd’hui, et il n’y aurait pas de technologie CDROM. Le CTA et la technologie CD-ROM sont nés à la même époque, et en partie grâce à cette technologie, le centre s’es trouvé à même de changer radicalement la façon dont l’information est diffusée vers les pays ACP,en particulier en ce i concerne les résumés de rapports de recherche .Entre-temps,l’ordinateur personnel a contribué à l’essor un autre secteur des plus porteurs de la décennie : celui des réseaux informatiques. Le lien entre les événements de la dernière décennie et les activités auxquelles le CTA a accordé son soutien (réunions techniques, congrès, enquêtes, visites d’étude, radios rurales, services questions-réponses, préparation de répertoires et de bibliographies, production de publications et de copublications, y compris « Spore », renforcement de l’infrastructure des pays ACP en matière de documentation et d’édition) sera abondamment illustré dans une des prochaines publications du CTA. Une démarche plus autonome Que nous réserve l’avenir ? Il semble probable que la population des grandes métropoles et des villes des pays ACP poursuivra sa croissance accélérée. Une conjoncture économique maussade suscitera probablement un regain d’intérêt à l’égard de la pauvreté en zone urbaine. Ceci pourrait conduire à une plus grande conscience de l’interdépendance des villes et des zones rurales qui les entourent. Sauf évolution considérable des mentalités, la disparition des terres cultivable due à la dégradation des sols se poursuivra au même rythme alarmant qu’à l’heure actuelle. Dans de nombreuses régions d’Afrique, les Etats interviendront sans doute de moins en moins dans le domaine du développement agricole, et divers facteurs, dont une sollicitation accrue du secteur médical et paramédical, pourront réduire la dotation des projets agronomiques. Des conflits d’intérêts entre les impératifs de la production agricole, d’une part, et des préoccupations liées à la promotion du tourisme et à la préservation de l’environnement, d’autre part, donneront lieu à des controverses. De nouveaux progrès technologiques aux répercussions positives devraient intervenir, et le coût de certaines technologies continuera sans doute de baisser, parfois de façon spectaculaire. Ce sera certainement le cas dans le secteur de l’informatique, ce qui devrait encourager les pays ACP à développer leurs activités dans le domaine de la documentation et de l’édition. De fait, il semblerait que, d’une façon générale, les circonstances les contraindront à adopter une démarche plus autonome en matière de développement. Tout semble indiquer que le secteur agricole conservera, par force, sa position dominante au sein des économies des pays ACP, mais il lui faudra jouer son rôle en comptant moins sur des injections de fonds en provenance de l’étranger et davantage sur ses ressources propres. C’est là que le CTA a un rôle particulier à jouer en aidant les pays ACP à accéder à un plus grand degré d’autonomie, plus spécialement dans le domaine de l’information agricole. Les moyens financiers requis pour remplir cette tâche sont sans commune mesure avec les investissements nécessaires pour la réalisation de grands projets de développement, comme c’était la mode par le passé. Les dividendes que les Etats ACP peuvent espérer du placement de fonds dans la gestion, la production et la diffusion d’informations techniques sont largement supérieurs. Il ne fait aucun doute que ce type de développement correspond chaque jour davantage aux besoins de ces pays. | en |
dcterms.isPartOf | Spore | en |
dcterms.issued | 1993 | |
dcterms.language | fr | |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dcterms.type | News Item |