Petites entreprises agroalimentaires et développement rural
cg.contributor.affiliation | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
cg.howPublished | Formally Published | en |
cg.issn | 1011-0046 | en |
cg.journal | Spore | en |
cg.number | 65 | en |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en |
dc.contributor.author | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dc.date.accessioned | 2015-03-23T11:10:12Z | en |
dc.date.available | 2015-03-23T11:10:12Z | en |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/61349 | |
dc.title | Petites entreprises agroalimentaires et développement rural | fr |
dcterms.abstract | Entre le foisonnement des activités du secteur informel et les grandes firmes, publiques ou privées, implantées en Afrique sur des modèles importés des pays industrialisés, la libéralisation économique ouvre aujourd'hui un champ nouveau,... | en |
dcterms.accessRights | Limited Access | |
dcterms.bibliographicCitation | CTA. 1996. Petites entreprises agroalimentaires et développement rural. Spore 65. CTA, Wageningen, The Netherlands. | en |
dcterms.description | Entre le foisonnement des activités du secteur informel et les grandes firmes, publiques ou privées, implantées en Afrique sur des modèles importés des pays industrialisés, la libéralisation économique ouvre aujourd'hui un champ nouveau, encore largement en friches, pour les petites entreprises de transformation agroalimentaire. Si les grandes agglomérations urbaines disposent d'attraits incontestables avec, en particulier, la proximité de marchés solvables plus vastes, les promoteurs de ces initiatives trouveront souvent avantage, pour certaines filières, á s'installer dans les zones de production, á proximité des grands centres ruraux ou de villes plus modestes. Stabilité - au moins relative - et transparence des marchés ; permanence des cadres réglementaires dans lesquels opèrent les entreprises ; cohabitation de deux secteurs, moderne et informel, complémentaires et concurrents ; accès au crédit et aux savoir-faire techniques et commerciaux... Les conditions nécessaires à l'émergence d'initiatives privées dans le secteur moderne sont loin encore d'être partout réunies dans les pays ACP De plus, l'implantation d'entreprises en dehors des zones urbaines suppose que soient levées des contraintes supplémentaires en matière d'infrastructures et de services (Voir Spore n’60 - Redécouvrir le potentiel des centres ruraux). Cependant le vaste domaine de la transformation agroalimentaire offre de nombreuses possibilités d'installations de petites entreprises en milieu rural. Selon les régions, la valorisation des ressources locales peut ainsi concerner les fruits, les céréales, le lait, la production d'huiles par de petites unités, ou le séchage du poisson. Les contributions de ces « industries villageoises » au développement de l'économie rurale sont multiples. Sources de revenu pour les paysans qui leur cèdent leurs productions aussi bien que pour les personnes qu'elles emploient, ces petites unités de transformation améliorent généralement la conservation des produits de base, réduisant ainsi les pertes après récoltes. Exploitant par définition des ressources disponibles sur place, elles proposent des produits locaux de grande consommation, ce qui limite certains besoins d'importation et conforte l'économie globale des pays concernés. Des marchés informels et urbains La part du secteur de la transformation agroalimentaire dans les économies nationales africaines est déjà considérable. Dans ses conclusions, un atelier réuni en avril 1996 à Stuttgart (Allemagne) par FoodNet/RESAA - un réseau d'ONG et d'institutions européennes intervenant dans la promotion des technologies appropriées - retient que « les transformations de produits alimentaires réalisent près de 40 % de la valeur ajoutée totale de l'ensemble des activités manufacturières ». Ces activités qui relèvent, « pour l'essentiel, de micro entreprises du secteur informel, sont une source majeure d'emploi rural puisqu'elles procurent emplois et revenu à environ 60 % de la force de travail d’Afrique subsaharienne, en majorité des femmes qui y trouvent les ressources monétaires nécessaires à l'entretien de leur famille». Cette forte implication féminine est une caractéristique du secteur et peut limiter le développement des petites entreprises dans la mesure où les femmes ont moins accès aux techniques améliorées, à la vulgarisation et au crédit. Le expansion des villes et du secteur informel alimentaire urbain ouvre aujourd'hui des débouchés marchands à une proportion considérable des productions du monde rural. Les difficultés d'accès aux marchés solvables mais très concurrentiels des villes constituent donc un premier ensemble de contraintes qui limite les possibilités de croissance des entreprises de transformation agroalimentaires implantées en dehors du voisinage immédiat des grandes mégalopoles. Déjà loin d'être négligeables, ces possibilités sont appelées à s'élargir du fait, en particulier, de l'équilibre relatif de l'urbanisation. Conduite par le Club du Sahel, la Banque africaine de développement et le CILSS, l'Etude des perspectives à long terme en Afrique de l'Ouest estime ainsi que les 270 millions de citadins de la région - sur une population totale prévisible de 430 millions en 2020 - seront répartis dans six mille centres urbains de plus de 5 000 habitants dont 300 agglomérations de plus de 100 000 habitants qui constitueront autant de marchés locaux, plus modestes mais d'accès plus aisé. Les avantages de la ruralité Qu'elle soit d'origine individuelle ou collective, initiée par exemple par un groupe de femmes, une petite entreprise peut fort bien choisir de s'implanter dans l'orbite d'une de ces villes secondaires. Celle-ci, outre les services de base indispensables, lui offrira un marché solvable potentiel dont l'étroitesse relative n'est pas un obstacle pour autant que la capacité de production initiale soit du même ordre de grandeur. En élargissant la palette de ses savoir-faire techniques, en diversifiant les fabrications et en mettant au point une gamme de produits à partir d'une même ressource - lait pasteurisé, beurre, yaourt et fromages, par exemple - l'entreprise peut augmenter son activité sur son marché de proximité. La conquête de nouveaux débouchés, plus éloignés mais plus vastes, éventuellement dans la capitale ou à l'exportation, détermine ensuite son rythme de croissance. Cette démarche progressive comporte de multiples embûches mais ses chances de succès seront d'autant plus grandes que l'entreprise trouvera, dans son installation à proximité des lieux de production, des avantages sur ses concurrentes implantées près de villes plus importantes .Mobiliser une ressource locale hautement périssable et la stabiliser en la transformant peut donner un tel avantage. Parmi tous les produits agricoles et mieux encore, par exemple, que les céréales qui se conservent plus aisément en grain qu'en farine, le lait et les fruits offrent les meilleures perspectives, de même que le manioc qui alimente de véritables filières, largement informelles mais très actives. C'est donc logiquement à la transformation du lait, des fruits et du manioc que se consacre aujourd'hui, sur les zones de production, l'essentiel des entreprises du secteur alimentaire moderne implantées en dehors des grandes agglomérations. Si l'éloignement est un handicap certain pour la connaissance, l'adaptation et le contrôle du marché, la proximité des lieux de production est un avantage appréciable, parfois déterminant, pour l'organisation et le coût des approvisionnements. Les cinq petites entreprises qui, en Haïti, produisent des confitures de goyave et d'ananas pourraient tripler leur activité sans rencontrer de difficultés de commercialisation si elles trouvaient plus de fruits à acheter (voir Spore n° 61 - La transformation des fruits en Haïti). En dehors des grandes plantations gérées selon des normes industrielles pour l'exportation, les productions fruitières dispersées connaissent des pertes considérables. Ainsi, dans la région de Kindia, au nord de Conakry, où opère la société Bio Guinée, 80 des mangues pourrissent au pied des arbres faute de débouchés suffisants. L’installation d'une unité de transformation sur place est un facteur de motivation pour l'organisation rationnelle de la récolte et cette influence est très puissante lorsque l'entreprise est en mesure de payer au comptant au moins une partie de ses achats. Crédit caution par les stocks Les possibilités d'action des petits entrepreneurs sont bridées par le manque de fonds propres et l'absence quasi générale de crédit. Même lorsque les équipements de production ne requièrent que des investissements limités, les besoins de fonds de roulement sont toujours considérables. La fidélisation de la clientèle - qui est une des conditions de base de l'efficacité des modes de commercialisation modernes - impose que les produits transformés, confitures ou jus de fruits par exemple, soient disponibles en permanence à l'étalage. Pour être en mesure de respecter cette règle et de satisfaire les demandes tout au long de l'année en dépit de la saisonnalité des productions agricoles primaires, l'entreprise et ses partenaires commerciaux doivent constituer des stocks importants de produits finis au moment des récoltes. Le financement de ces stocks est d'autant plus lourd à porter qu'il inclut le coût très élevé des conditionnements. La possibilité d'offrir une garantie de solvabilité réelle auprès de l'organisme prêteur constitue une condition de base de l'accès au crédit. Pour résoudre cette difficulté, le programme de restructuration du marché céréalier (PRMC), engagé en 1982 par le Mali, a mis en place un mécanisme associant gestion des aides alimentaires et mobilisation du crédit indispensables aux commerçants, petits et grands, qui ont pris la relève de l'office céréalier national. En dehors des aides humanitaires d'urgence, les dons en nature sont vendus aux commerçants qui les mettent eux-mêmes sur le marché. Leur contre-valeur ainsi que les concours monétaires extérieurs alimentent un fonds de compensation qui, en l'absence d'engagement du système bancaire privé, procure le financement du crédit. Pour garantir ces crédits, les commerçants mettent leurs stocks en dépôt dans des magasins indépendants, rémunérés pour ce service, qui les détiennent dans de bonnes conditions sanitaires et ne les restituent que par tranches, au fur et à mesure du remboursement du prêt. Bien que limitée au secteur céréalier, cette pratique dite de « tierce détention » des stocks confirme qu'au prix d'une concertation étroite avec les professionnels qu'il souhaite promouvoir, l'Etat peut stimuler très efficacement l'activité du secteur privé. Etudes de marché et gestion commerciale Parmi les facteurs limitant l'activité des petites entreprises de transformation, l'atelier de FoodNet/RESAA retient en bonne place la faiblesse des études de marchés préalables et les difficultés de commercialisation des produits finis. Beaucoup de pays disposent pour tant d'équipes universitaires ou de professionnels compétents pour réaliser de telles études. Leur coût élevé peut conduire plusieurs entreprises à se grouper pour en assurer le finance ment avec le concours d'aides publiques nationales et internationales. Pour s'affranchir de son marché de proximité et commercialiser ses produits au loin, l'entreprise peut rechercher des alliances stables avec des négociants grossistes. La valeur ajoutée finale doit, dans ce cas, être partagée et une bonne information de l'entrepreneur, notamment sur les prix des produits à l'étalage et les coûts à la charge du négociant, est indispensable à l'équité de ce partage. Mais l'atelier de FoodNet/RESAA a envisagé une stratégie alternative, plus indépendante, que plusieurs petites entreprises peuvent adopter en se réunissant pour créer une société spécialisée pour la commercialisation de leurs propres productions. Cette structure qu'elles doivent autant que possible contrôler dégage ses propres ressources en prenant un pourcentage sur les ventes de produits qu'elle réalise. Indispensables interventions publiques Dégagé de la gestion opérationnelle des entreprises par la libéralisation économique et les privatisations, l'Etat conserve la responsabilité plus que jamais essentielle de définir les politiques sectorielles et les cadres réglementaires pour favoriser le développement des activités privées. Les possibilités d'intervention de la puissance publique sont multiples. Pour renforcer les avantages que confère l'implantation sur les lieux de production et faciliter l'installation des entrepreneurs sur leur territoire, les collectivités locales peuvent prendre diverses mesures incitatives. C'est ainsi qu'elles mettent parfois gratuitement à leur disposition les terrains qui leur sont nécessaires. Pour faciliter leur démarrage, elles ont également la possibilité de les dispenser du règlement de certaines taxes locales pendant une période limitée. La recherche, de son côté, est encore insuffisamment engagée dans l'amélioration des procédés traditionnels de transformation à petites échelles qu'utilisent la plupart des petites entreprises du secteur agroalimentaire. Spécialiste de ces questions à l'université nationale du Bénin, Mathurin Coffi Nago souligne pourtant que « l'amélioration des techniques de transformation pourrait réduire largement les pertes de produit et, dans le même temps, accroître la productivité du travail». (Voir Spore n’63), « Les petites entreprises doivent savoir saisir leurs chances ». De la même façon, les performances des entreprises seront très différentes selon, par exemple, qu'elles pourront, comme en Ouganda, importer un équipement nécessaire à l'industrialisation d'une production sans payer de taxe ou qu'elles devront, comme au Burkina Faso, acquitter entre 56 et 80 % de droits de douane. Telle fromagerie, spécialisée dans la transformation du lait de chamelle en Mauritanie, est-elle efficacement soutenue lorsque l'Etat prélève 30 % de droits sur les emballages importés dont elle a besoin alors que les fromages européens qui la concurrencent n'en supportent que 10 % ? (Voir Spore n’55 - Lait transformé, lait conserve). Toniques ou limitants, le cadre réglementaire et les choix politiques sectoriels et fiscaux sont largement déterminants. En s'attachant aux filières qui y bénéficient d'avantages réels, ils peuvent faciliter l'émergence et le développement des entreprises de transformation agroalimentaire dont l'économie et le milieu rural ont besoin. | en |
dcterms.isPartOf | Spore | en |
dcterms.issued | 1996 | |
dcterms.language | fr | |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dcterms.type | News Item |