Huiles végétales : la palme de la spéculation
cg.contributor.affiliation | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
cg.howPublished | Formally Published | en |
cg.issn | 1011-0046 | en |
cg.journal | Spore | en |
cg.number | 73 | en |
cg.place | Wageningen, The Netherlands | en |
dc.contributor.author | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dc.date.accessioned | 2015-03-23T11:10:45Z | en |
dc.date.available | 2015-03-23T11:10:45Z | en |
dc.identifier.uri | https://hdl.handle.net/10568/61724 | |
dc.title | Huiles végétales : la palme de la spéculation | fr |
dcterms.abstract | L'huile végétale est un élément essentiel de l'alimentation humaine et les tourteaux protéiques jouent un rôle clé dans l'alimentation animale. Or, le marché des oléo-protéagineux est l'un des plus spéculatifs du moment. La mondialisation... | en |
dcterms.accessRights | Limited Access | |
dcterms.bibliographicCitation | CTA. 1998. Huiles végétales : la palme de la spéculation. Spore 73. CTA, Wageningen, The Netherlands. | en |
dcterms.description | L'huile végétale est un élément essentiel de l'alimentation humaine et les tourteaux protéiques jouent un rôle clé dans l'alimentation animale. Or, le marché des oléo-protéagineux est l'un des plus spéculatifs du moment. La mondialisation a renforcé l'imbrication du marché financier avec le marché des matières premières, entraînant une suite de modifications profondes et de fluctuations parfois difficiles à prévoir. Tout semble pourtant indiquer que c'est l'un des grands marchés de l'avenir où l'offre satisfera difficilement une demande en perpétuelle croissance. Malgré sa forte progression (30 % en dix ans), la production mondiale ne fait déjà plus face à la demande stimulée par l'augmentation des populations urbaines. Le développement économique de l'Asie du Sud-Est a eu un impact considérable. La hausse des niveaux de vie moyens a modifié les exigences alimentaires de ces populations. En 1994, la Chine a constitué des stocks importants pour répondre à sa demande intérieure, mais aussi probablement à des fins purement spéculatives, entraînant ainsi une hausse des prix mondiaux d'environ 100 US$ par tonne sur la période 1994-95. Malgré une légère baisse des importations en 1995-96, la Chine devrait importer environ 5 millions de tonnes en 2000 et 6, 3 millions de tonnes en 2005, ce qui donne une idée de l'importance du marché à satisfaire si on compare ces chiffres à la situation de 1993 où la Chine n'avait importé que 1, 5 millions de tonnes. Ces importations massives, essentiellement constituées d'huile de palme, ont exercé une influence sur les cours des années suivantes qui ont baissé dès 1996 et se stabilisent actuellement autour du cours de l'huile de soja, leur principale concurrente (20 % de la consommation mondiale, contre 17 % pour l'huile de palme). Outre un rendement à l'hectare huit fois supérieur au soja, les huiles de palme présentent des avantages techniques qui séduisent l'industrie agro-alimentaire et notamment la restauration rapide, malgré des cours relativement plus élevés qu'auparavant : une excellente stabilité à la chaleur, une texture semi-solide et une haute teneur en antioxydants naturels. L'année 1994 s'était également distinguée par une récolte de soja record aux Etats-Unis après la médiocre récolte de 1993. Cette « récolte du siècle » a permis de répondre sans flambée des prix excessive à la croissance exceptionnelle de la demande frappant les huiles végétales comme les tourteaux. La production ne suit pourtant plus Les grands exportateurs d'huile de palme et de soja que sont respectivement la Malaisie et le Brésil prélèvent une part plus importante de leur production pour leur consommation, réduisant les quantités disponibles pour l'exportation. En outre, la production d'huile de palme malaisienne devrait bientôt diminuer en raison du vieillissement des plantations dont la relève n'aura pas à temps la maturité nécessaire au maintien des rendements actuels (8, 4 millions de tonnes pour 1997). Les palmeraies indonésiennes seront trop jeunes pour combler ce déficit de production car le rendement optimum s'obtient de palmiers de huit à douze ans. Qui plus est, le gouvernement indonésien ne soutient d'aucune manière cette activité et décourage les investisseurs étrangers. Le Brésil voudrait jouer un rôle sur ce marché et cherche à développer une production qui devrait atteindre 145 000 tonnes par an vers 2012, ce qui sera loin de combler les besoins futurs. Le rôle de l'Afrique Dans les années 60, l'Afrique fournissait 64 % de la production mondiale d'huile de palme, Nigeria et Zaïre en tête. Mais la tendance actuelle n'est pas favorable aux investissements à long terme que nécessite cette culture pérenne. Il faut environ 2500 US$ à l'hectare pour créer une plantation qui ne produira à plein que dix ans plus tard. La plupart des sociétés africaines ne peuvent financer ces investissements sur ressources propres. Quelques-unes, exportatrices d'huile brute, ont pourtant renoué avec les bénéfices depuis 1994 et pourraient autofinancer en partie une replantation rendue nécessaire par le vieillissement des arbres et surtout par l'évolution des techniques de culture. Les banques commerciales locales se montrent frileuses lorsqu'il s'agit d'accorder des prêts à long terme dans des filières qu'elles jugent à risques. A une époque où la participation financière des Etats tend à disparaître et où les structures de crédit agricole sont souvent en faillite, la marge de manuvre est réduite et, comme le souligne Robert Hirsch, de la Caisse Française de Développement, « une réflexion sur des formes nouvelles de crédit devrait être lancée rapidement si l'on entend éliminer cette contrainte majeure » . Malgré des besoins croissants en oléagineux, l'Afrique produit aujourd'hui moins de 4 % de la production mondiale de corps gras qui ne couvre qu'exceptionnellement (Côte-d'Ivoire, Cameroun) la consommation locale. Après l'huile de palme, l'arachide constitue la seconde ressource oléagineuse du continent. Le coton, le tournesol, produit essentiellement par l'Afrique du Sud, et l'huile d'olive, typiquement nord-africaine, n'arrivent que loin derrière. Bien que le marché de l'exportation de l'huile d'arachide soit aujourd'hui dominé par la Chine et les Etats-Unis, la part de l'Afrique reste encore, malgré de fortes fluctuations annuelles, à un niveau relativement élevé (30 % en moyenne) grâce en partie au Sénégal qui continue d'exporter vers l'Union européenne. Les pays du Conseil Africain de l'Arachide ont néanmoins perdu leur place sur ce marché et, selon Ousmane Badiane, économiste sénégalais de l'International Food Policy Research Institute à Washington, les conditions du marché international ne sont pas seules responsables du déclin de la filière arachide africaine : « Les politiques nationales ont eu des effets négatifs considérables sur la dynamique du secteur, [...] les systèmes de commercialisation lourds basés sur la taxation directe du secteur [et] cette augmentation de la taxe expliquent en grande partie l'affaiblissement d'un secteur déjà éprouvé par de fortes sécheresses » . La transformation Il est souvent plus rentable d'exporter un produit transformé. C'est évidemment le cas de la filière oléagineuse où la trituration produit des emplois. Le cours des tourteaux protéiques, résidus de l'écrasement valorisés dans l'alimentation animale, dépasse maintenant celui de l'huile en raison de la forte augmentation de l'élevage mondial et de la hausse des prix des céréales. Les pays producteurs ont donc tout intérêt à s'équiper pour cette transformation qui peut se faire à partir de petites unités demandant un investissement relativement accessible. Ainsi, l'Argentine, troisième producteur mondial de soja, a dégagé des marges confortables que les transformateurs, locaux ou multinationaux, ont réinvesties dans de nouvelles unités de production de pointe. Or, les capacités de ces huileries dépassent aujourd'hui nettement la production intérieure et il leur faudra faire appel à l'importation pour alimenter cette infrastructure performante. Les pays voisins, le Brésil en tête, pourront alors profiter de ces nouveaux débouchés. Cela devrait stimuler fortement la culture des oléagineux dans cette région et pousser l'Argentine elle-même à produire encore davantage en mobilisant une partie de sa réserve agraire. La demande en produits oléo-protéiques ne peut que croître sous l'impulsion de l'immense marché chinois et de l'autre géant démographique, l'Inde, dont la production est déjà déficitaire face à la demande. L'explosion démographique et la nécessité de faire face aux besoins alimentaires de populations de plus en plus urbaines, dont le développement de l'élevage mondial est une conséquence, ne peuvent que garantir l'avenir de ce secteur dont les débouchés ne sont plus seulement alimentaires, mais également industriels (matières plastiques, bio-carburants). Les pays ACP, du Golfe de Guinée en particulier, devraient envisager le développement de cette filière. Reste à trouver les investisseurs qui voudront bien mobiliser une part de leur capital pour une période relativement longue, avec les risques que cela comporte dans des régions politiquement très instables. Association africaine pour le développement du palmier à huile - (ADPH) 15 BP341 - Abidjan 15 - COTE D'IVOIRE Tél. : (225) 21 9704 - Fax. : (225) 21 9706 | en |
dcterms.isPartOf | Spore | en |
dcterms.issued | 1998 | |
dcterms.language | fr | |
dcterms.publisher | Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation | en |
dcterms.type | News Item |